L’exposition d’ossements d’Ankylosaure au Musée des dinosaures de Pailhac provoque l’indignation de la communauté scientifique internationale. Sept fossiles de Spicomellus afer, extraits en 2021 de la région de Boulahfa au Moyen Atlas marocain, sont au cÅ“ur d’une controverse qui met en lumière la problématique du trafic de patrimoine paléontologique.
Ces vestiges exceptionnels, vieux de plus de 150 millions d’années, représentent une espèce unique au monde selon les experts marocains et européens. Le propriétaire du musée suisse, Stefan Frieden, avait initialement vanté cette exposition inédite, baptisée « Les étoiles du Jurassique« , soulignant l’authenticité des pièces confirmée par tomographie.
La présentation de ces spécimens soulève cependant de vives protestations. Susannah Maidment, professeure en paléontologie au Musée d’histoire naturelle de Londres, dénonce l’exportation illégale de ces pièces depuis le territoire marocain. Cette spécialiste, qui avait participé aux recherches sur les dinosaures dans la région de Boulahfa, exprime publiquement sa consternation sur le réseau social X.
Les acteurs locaux se mobilisent également. Un collectif de jeunes impliqués dans le tourisme de la province de Boulemane pointe du doigt une possible transaction lors d’enchères en Espagne. Omar Zafaty, chercheur ayant contribué à l’étude des dinosaures de la région, insiste sur l’urgence de protéger ce patrimoine naturel contre les pillages.
Face à la pression croissante, Stefan Frieden a finalement annoncé le rapatriement prochain des fossiles vers le Maroc. Cette décision, communiquée sur les réseaux sociaux du musée, prévoit une collaboration avec des paléontologues de renom pour assurer le transfert des spécimens vers un institut de paléontologie marocain.
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