Les défis hydriques croissants de l’Algérie imposent une transformation majeure de sa gestion des ressources en eau. Face aux faibles précipitations et à l’augmentation des besoins agricoles, le pays s’engage dans une stratégie ambitieuse de valorisation des eaux usées traitées.
Un réseau d’épuration en pleine mutation
Le parc national compte actuellement 232 stations d’épuration (STEP), dotées d’une capacité théorique de traitement de 1,1 milliard de m³ par an. Toutefois, leur performance actuelle se limite à 560 millions de m³ annuels, révélant un potentiel inexploité considérable.
Une réorientation stratégique vers l’agriculture
La réutilisation agricole des eaux traitées reste modeste, avec seulement une vingtaine de stations participant à l’irrigation et un volume utilisé de 97 millions de m³, soit environ 20% du total traité. Cette situation s’explique principalement par les limitations techniques des anciennes installations, conçues initialement dans une optique environnementale plutôt qu’agricole.
Un investissement massif pour moderniser les infrastructures
Le gouvernement algérien démontre sa détermination en allouant une enveloppe de 150 milliards de dinars pour moderniser le secteur. Ce financement vise plusieurs objectifs : l’amélioration des systèmes de collecte, la réhabilitation des stations existantes et l’intégration de traitements tertiaires permettant une irrigation non restrictive de toutes les cultures.
Des perspectives encourageantes pour le secteur agricole
L’initiative suscite déjà l’intérêt des agriculteurs, prêts à investir dans le transfert des eaux depuis les STEP vers leurs exploitations. Six stations stratégiques, notamment celles de Bordj Bou Arréridj et Djelfa, participeront spécifiquement à l’irrigation du Barrage vert, marquant une étape importante dans la valorisation de ces ressources actuellement distribuées gratuitement.
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