Les relations entre le Bénin et le Niger traversent une période particulièrement tendue depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023 au Niger. Le Bénin, membre actif de la CEDEAO, avait fermement condamné la prise de pouvoir par les militaires et soutenu les sanctions économiques contre le régime de Niamey. Cette position avait provoqué la fermeture des frontières par les nouvelles autorités nigériennes, paralysant les échanges commerciaux entre les deux pays et affectant particulièrement le port autonome de Cotonou, principal point d’accès maritime du Niger.
Des accusations qui ébranlent la stabilité régionale
Le Général Abdourahamane Tiani, dirigeant actuel du Niger, vient d’intensifier les tensions diplomatiques en formulant de lourdes accusations contre le Bénin. Au cœur de ces allégations figure l’acquisition présumée de 100 drones de fabrication chinoise par les autorités béninoises. Selon le général nigérien, ces appareils de type DJI Matrix, dotés d’une portée de 1200 à 1500 mètres et d’une capacité de couverture de 15 à 30 kilomètres, auraient été distribués à des groupes terroristes opérant dans plusieurs régions sensibles, notamment à Sokoto, Zamfara et Kebbi.
La France au centre d’un réseau présumé de déstabilisation
Le dirigeant nigérien place la France au centre d’un vaste dispositif présumé de soutien au terrorisme dans la région sahélienne. Il affirme que d’importantes sommes en francs CFA auraient été injectées dans la zone du lac Tchad, bénéficiant directement à des organisations comme Boko Haram et l’État Islamique en Afrique de l’Ouest. Le général Tiani pointe également l’existence présumée de centres d’entraînement terroriste dans le parc W et la Pendjari, qui seraient supervisés par des forces spéciales françaises basées à Porga.
Une toile d’allégations complexes
Les accusations du général Tiani s’étendent au-delà du Bénin et de la France. Il met en cause Ahmed Aboubakar Roufai, ancien responsable de la National Intelligence Agency du Nigeria, qu’il désigne comme coordinateur présumé du financement et de l’acquisition de matériel terroriste. Le dirigeant nigérien affirme détenir des preuves tangibles de ces allégations et met particulièrement en cause le ministre de l’Intérieur béninois concernant la destination finale des drones militaires.
Ces déclarations ajoutent une nouvelle dimension aux tensions déjà palpables entre les deux pays voisins et soulèvent des questions cruciales sur la sécurité régionale au Sahel. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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