Lors de sa visite officielle en Angola ce mardi 3 décembre, le président américain Joe Biden a marqué l’Histoire en prononçant un discours empreint de gravité et de reconnaissance au Musée national de l’esclavage, situé à Luanda. C’est sur les terres d’un ancien marchand d’esclaves notoire, Álvaro de Carvalho Matoso, que le président a choisi de rappeler le rôle central de l’Afrique dans une page sombre de l’histoire mondiale : celle de l’esclavage transatlantique.
Dans une allocution solennelle, Joe Biden a rendu hommage aux millions de victimes arrachées à leur terre natale et déportées dans des conditions inhumaines pour être asservies sur le continent américain. « Il est de notre responsabilité de regarder notre passé en face, aussi douloureux soit-il », a-t-il déclaré devant un auditoire composé de responsables angolais et de dignitaires étrangers.
Biden a décrit l’esclavage comme « le péché originel » des États-Unis, une plaie encore ouverte qui continue de projeter son ombre sur la société américaine. « Nous ne pouvons pas effacer l’Histoire, mais nous avons le devoir moral de la confronter dans toute sa vérité, sans compromis. C’est ce que font les grandes nations », a martelé le président, dans une volonté manifeste de reconnaître les torts et de tracer une voie vers un avenir basé sur la justice et la réconciliation.
Cette visite en Angola, la première d’un président américain en exercice dans ce pays, est également un signe fort de l’intérêt croissant de l’administration Biden pour l’Afrique, non seulement en tant que partenaire économique, mais aussi comme acteur clé dans la refonte des relations internationales. En choisissant de s’adresser au monde depuis un lieu emblématique de la traite négrière, le président américain démontre une volonté de rétablir une connexion mémorielle entre les deux continents.
Le Musée national de l’esclavage, situé en bordure de la capitale Luanda, retrace le passé douloureux de millions de personnes capturées et vendues dans le commerce triangulaire. Il incarne également l’espoir de construire un récit collectif basé sur une vérité historique partagée.
Au-delà de l’hommage, ce discours s’inscrit dans une démarche plus large de Biden, cherchant à renforcer les relations entre les États-Unis et l’Afrique tout en abordant les questions de justice sociale et de mémoire. Pour beaucoup, cette prise de parole résonne comme un appel à l’action pour affronter, ensemble, les conséquences contemporaines de ce système inhumain.
En Angola, pays marqué par son rôle stratégique dans l’histoire de l’esclavage, la visite de Joe Biden est perçue comme un moment historique. Elle offre non seulement l’occasion de revisiter une page tragique du passé, mais aussi d’envisager un futur où le partenariat entre les deux continents sera plus égalitaire et respectueux.
Laisser un commentaire