L’industrie cinématographique marocaine traverse actuellement une période de turbulences. Plusieurs groupes étrangers opèrent dans le secteur du divertissement au Maghreb, mais le contexte réglementaire pourrait prochainement modifier leur présence. Au cœur de ces tensions, le groupe français Megarama, acteur majeur du marché marocain depuis deux décennies, envisage sérieusement de se retirer du royaume suite à un nouveau projet de loi sur l’industrie cinématographique.
Jean-Pierre Lemoine, dirigeant de Megarama, a exprimé publiquement sa frustration face aux nouvelles dispositions législatives. Avec 82% de parts de marché et 48 écrans répartis sur le territoire, l’entreprise française a significativement contribué au développement des infrastructures cinématographiques, ayant notamment construit le premier multiplexe d’Afrique à Casablanca.
La législation en question interdit désormais aux exploitants de salles de cinéma d’être simultanément distributeurs de films. Cette mesure impacterait directement le modèle économique de Megarama, qui a investi massivement dans le secteur cinématographique marocain.
Le Centre Cinématographique Marocain (CCM) défend cette réglementation comme un moyen de favoriser la distribution des productions nationales. Cependant, les professionnels du secteur s’inquiètent des potentielles répercussions sur l’emploi et la diversité de l’offre cinématographique.
Une rencontre cruciale entre Mehdi Bensaid, ministre de la Culture et de la Communication, et Jean-Pierre Lemoine était programmée pour trouver des solutions et apaiser les tensions. Les discussions devaient principalement porter sur les textes d’application de la loi, avec l’objectif de concilier les intérêts des différents acteurs du cinéma marocain.
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