Le Kazakhstan occupe une position dominante dans le marché mondial de l’uranium, représentant 43% de la production mondiale en 2022. En tant que troisième fournisseur d’uranium naturel de l’Union européenne, le pays joue un rôle stratégique crucial dans l’approvisionnement énergétique mondial à travers son entreprise nationale Kazatomprom, qui gère 26 sites d’extraction sur son vaste territoire.
Un changement majeur s’est opéré le 17 décembre avec l’annonce du retrait de Rosatom, le géant russe du nucléaire, des projets d’extraction d’uranium au Kazakhstan. Ce désengagement se traduit par la vente de près de 50% des parts d’Uranium One Group à Astana Mining Company, une entreprise liée au groupe chinois State Nuclear Uranium Resources Development.
La réorganisation du secteur uranifère
Ce bouleversement s’étend également aux co-entreprises Khorasan-U et Kyzylkum LLP, où Uranium One Group cède 30% de sa participation à China Uranium Development Company Limited, filiale de China General Nuclear Power Corporation. Kazatomprom maintient ses participations inchangées dans ces différents projets, tout en poursuivant ses collaborations avec d’autres partenaires internationaux, notamment français, canadiens et japonais.
Cette restructuration s’accompagne d’une stratégie d’expansion ambitieuse, avec le lancement d’un programme d’exploration à grande échelle et l’acquisition de quatre nouvelles licences d’exploration en 2024. Les sites concernés recèleraient plus de 180.000 tonnes d’uranium, renforçant encore le potentiel extractif du pays.
L’influence croissante de la Chine dans la région
Cette transition marque un tournant géopolitique significatif, illustrant le déclin de l’influence russe au profit de la Chine en Asie centrale. Cette évolution se manifeste également dans le projet de construction d’une centrale nucléaire près du lac Balkhach, pour lequel la Chine se positionne aux côtés d’autres puissances internationales, démontrant l’importance croissante de Pékin dans la région.
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