Quelques semaines avant de quitter la Maison-Blanche, Joe Biden a pris une décision qui va susciter des débats intenses : gracier son fils cadet, Hunter Biden. En agissant ainsi, le président démocrate revient sur une position qu’il avait lui-même fermement défendue tout au long de son mandat, à savoir qu’aucun membre de sa famille ne bénéficierait de privilèges présidentiels. Ce geste marque une rupture notable dans son discours sur l’éthique et l’intégrité, au cœur de sa présidence.
Hunter Biden, ex-avocat reconverti dans la peinture, était au centre de plusieurs affaires judiciaires épineuses. Condamné en septembre pour fraude fiscale et mensonge sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme, il risquait jusqu’à 42 ans de prison. Ces accusations, combinées à une année électorale tendue, ont fait de son cas un sujet d’attaque récurrent pour les Républicains. Ces derniers critiquent ce qu’ils perçoivent comme un traitement de faveur, alimentant des doutes sur l’impartialité du système judiciaire américain.
Dans un communiqué, Joe Biden a justifié sa décision en déclarant que les poursuites contre son fils étaient motivées par des intérêts politiques. « Hunter a été ciblé uniquement parce qu’il est mon fils », a-t-il affirmé, dénonçant une instrumentalisation du système judiciaire par ses opposants. Le président a également souligné son respect pour l’indépendance du ministère de la Justice, tout en déplorant une « erreur judiciaire » liée, selon lui, à une politisation excessive des affaires.
De son côté, Hunter Biden a exprimé sa gratitude et son intention de se consacrer à aider ceux qui luttent encore contre des addictions similaires à celles qu’il a surmontées. Ayant déjà payé ses arriérés d’impôts et les pénalités associées, il s’était engagé dans un accord de plaidoyer pour éviter la prison, mais cet arrangement a été annulé au dernier moment.
Vive réaction de la Russie
La diplomatie russe, par la voix de Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a immédiatement réagi avec une critique cinglante. Qualifiant la décision de Biden d’ »une caricature de la démocratie« , la représentante russe a mis en lumière les implications politiques et éthiques de cette grâce présidentielle.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions politiques intenses aux États-Unis. La réaction de Moscou ne surprend guère dans le contexte des relations diplomatiques actuellement tendues entre les États-Unis et la Russie. Maria Zakharova a saisi cette opportunité pour critiquer non seulement la décision de Biden, mais aussi les principes démocratiques américains dans leur ensemble.
Trump dénonce un « abus et violation de la justice »
L’ancien président Donald Trump a immédiatement réagi avec une critique acerbe, utilisant la plateforme Truth Social pour dénoncer ce qu’il qualifie d’« abus et violation de la justice ». La grâce présidentielle s’appliquera-t-elle aux participants de l’émeute du Capitole emprisonnés depuis plusieurs années ?, s’est interrogé l’ancien Président qui s’apprêtent à s’installer de nouveau à la Maison-Blanche. « La grâce accordée par Joe à Hunter s’applique-t-elle aux otages du 6 janvier emprisonnés depuis des années? Quel abus et violation de la justice! », a affirmé Donald Trump.
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