En difficulté au Niger, la société française Orano trouve une porte de sortie

Photo Radio France - Pierre-jean Pluvy

Les opérations d’Orano au Niger connaissent actuellement des turbulences majeures. L’entreprise minière française a dû renoncer au contrôle opérationnel de sa filiale Somaïr à la fin de l’année 2023, suite aux décisions des autorités militaires nigériennes. Cette situation bouleverse l’organisation du groupe qui extrayait auparavant de l’uranium sur trois territoires : le Niger, le Kazakhstan et le Canada, atteignant une production globale dépassant 7.100 tonnes par an.

Une implantation stratégique au cœur de l’Asie

Les négociations entre Orano et les autorités mongoles ont abouti à la signature d’un accord décisif concernant l’exploitation uranifère de Zuuvch-Ovoo. L’investissement prévoit une première phase de 500 millions de dollars, suivie d’une enveloppe totale de 1,6 milliard sur l’ensemble du cycle d’exploitation. Les analyses géologiques révèlent des réserves considérables dans cette région du désert de Gobi. La production annuelle programmée permettrait de répondre aux besoins énergétiques de plusieurs centrales nucléaires européennes, bien que l’uranium extrait ne soit pas exclusivement destiné au marché français.

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Un atout pour la souveraineté énergétique française

Cette expansion asiatique consolide la position d’Orano dans le secteur nucléaire mondial. L’entreprise, majoritairement contrôlée par l’État français, occupe une place essentielle dans la chaîne d’approvisionnement nationale. Cette importance se mesure à l’aune de la part du nucléaire dans la production électrique française, qui dépasse les 65%. Le projet mongol, mené conjointement avec l’entreprise publique locale MonAtom via la structure Badrakh Energy, diversifie les sources d’approvisionnement jusqu’alors concentrées entre le Canada et le Kazakhstan.

Une collaboration aux multiples bénéfices

L’accord promet des retombées substantielles pour l’économie mongole, selon les estimations gouvernementales qui prévoient des revenus de plusieurs milliards de dollars. Ce partenariat industriel renforce la diversification économique du pays, déjà actif dans l’extraction de nombreux minerais. Au-delà des aspects financiers, ce projet industriel, qui nécessite quatre années de développement avant le lancement de la production, soutient les engagements environnementaux de la Mongolie. La présence historique d’Orano, établie depuis près de trois décennies dans le pays, facilite cette coopération qui contribue au développement d’une énergie décarbonée.

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