Les relations franco-algériennes traversent une nouvelle zone de turbulences. La détention de l’écrivain Boualem Sansal et l’arrestation d’influenceurs algériens en France pour apologie de la violence ont exacerbé les désaccords entre les deux pays. Face à cette situation, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a choisi la voie de la fermeté lors de son intervention sur France Inter ce mardi 21 janvier.
Une spirale de tensions croissantes
Le soutien français au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental durant l’été 2024 a déclenché une crise diplomatique majeure avec Alger. Cette prise de position de Paris sur ce territoire disputé, théâtre d’un conflit vieux d’un demi-siècle entre le Maroc et le Front Polisario soutenu par l’Algérie, a ravivé les antagonismes historiques. L’incarcération mi-novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour atteinte à la sûreté de l’État algérien a encore aggravé la situation, poussant la France à exprimer publiquement sa « compassion » et son « soutien ».
Le poids du passé dans la politique intérieure
Sébastien Lecornu dénonce une instrumentalisation systématique des relations avec la France dans la politique algérienne. Selon lui, l’hostilité envers Paris est devenue un levier politique exploité par le gouvernement algérien. Cette stratégie entrave non seulement le dialogue bilatéral mais compromet aussi la coopération sécuritaire, notamment dans la lutte antiterroriste au Sahel. Le ministre des Armées appelle donc à une refondation des relations, tout en excluant toute approche naïve de la situation.
La recherche d’une sortie de crise
Les autorités françaises multiplient les initiatives pour désamorcer les tensions. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, affirme être « prêt à se rendre à Alger pour traiter de toutes les questions« , estimant que « ni la France ni l’Algérie n’avaient intérêt à ce que s’installe une tension durable ». Cette démarche témoigne d’une volonté de dialogue, même si Sébastien Lecornu insiste sur la nécessité d’aller de l’avant « sans faiblesse, sans naïveté ». L’enjeu est de taille : selon le ministre des Armées, « on perd du temps, y compris dans la lutte contre le terrorisme », particulièrement dans les pays du Sahel. Une situation de « panne » diplomatique qu’il faut surmonter pour rétablir une relation constructive, alors que les intérêts communs des deux pays nécessitent une coopération efficace.
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