Maghreb: tensions en vue avec l’Espagne autour d’un produit agricole

Photo : DR

Le Maghreb est une zone avec un grand potentiel agricole. Le Maroc par exemple est une référence dans la production de diverses spéculations agricoles. La tomate marocaine fait actuellement fureur, notamment du côté de l’Europe. Les agriculteurs marocains ont réussi la prouesse de proposer une tomate de très bonne qualité à un prix abordable.

Cependant, il faut dire que la success story de la tomate marocaine n’est pas du goût de tout le monde en Europe. En Espagne, les agriculteurs s’insurgent du fait que la tomate made in Maroc est le symbole d’une concurrence déloyale. Tandis que les tomates marocaines connaissent une ascension fulgurante dans les rayons des supermarchés, elles sont également au cœur d’une controverse croissante. La Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs espagnols, un influent syndicat a annonçé son intention de porter plainte contre les importateurs de tomates marocaines devant la Cour des comptes de l’Union européenne (CCE).

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La coordination parle de fraude fiscale pour justifier son action. Selon les chiffres, le Maroc a exporté en moyenne 285 000 tonnes de tomates par an vers l’Union européenne, conformément à un accord de libre-échange. Toutefois, la coordination accuse les exportateurs marocains d’avoir largement dépassé ce plafond, tout en ne respectant pas le prix minimum fixé à 0,46 euro par kilogramme. Dans sa plainte déposée devant la CCE, le syndicat d’agriculteurs et d’éleveurs espagnols se veut clair. Il entend démontrer que certains importateurs espagnols auraient utilisé des mécanismes frauduleux pour contourner les limites imposées par l’accord commercial entre le Maroc et l’UE.

Cette initiative vise à dénoncer ce que les agriculteurs perçoivent comme une violation des règles du jeu. Ils veulent aussi mettre la pression sur les institutions européennes pour qu’elles renforcent les contrôles douaniers. Le succès des tomates marocaines en Espagne s’explique en partie par des coûts de production nettement inférieurs à ceux de leurs homologues espagnols.

Les producteurs marocains bénéficient d’un climat favorable, de coûts de main-d’œuvre moins élevés et de subventions étatiques qui leur permettent de rester compétitifs. Au-delà de la question des tomates, cette affaire illustre les tensions croissantes entre les pays européens et leurs partenaires du Sud méditerranéen. Alors que les accords de libre-échange visent à favoriser les échanges et à renforcer les partenariats, ils mettent également en lumière des déséquilibres structurels qui alimentent des conflits commerciaux.

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