La présence militaire française en Afrique remonte à la période coloniale et a évolué au fil des décennies en réponse aux défis sécuritaires régionaux. Depuis les années 1960, la France maintient des bases militaires et des accords de coopération avec plusieurs pays africains, notamment pour des raisons de lutte contre le terrorisme, de protection des intérêts économiques et de soutien aux gouvernements alliés. Cependant, cette présence a souvent été critiquée comme une forme de néocolonialisme. Plusieurs pays africains, particulièrement le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont mis fin à leur coopération militaire avec la France. Le Tchad aussi a emboité le pas de ces pays du Sahel et a donné jusqu’au 31 janvier 2025 à la France pour le retrait de ses troupes. Une échéance que Paris compte respecter.
Patricia Mirallès, ministre déléguée à la mémoire et aux anciens combattants, a confirmé que ce désengagement respectera les délais impartis. « toutes les troupes combattantes seront parties dans le respect des délais. C’est un État souverain. Cela n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel puisque la France a déjà quitté plusieurs fois le Sahel depuis les années 60 », a-t-elle déclaré. Déjà, deux camps ont été rétrocédés par l’armée française et seuls des logisticiens restent présents à N’Djamena pour coordonner les derniers convois avant le départ définitif prévu fin janvier. Ce désengagement du Tchad s’ajoute aux récents départs des troupes françaises du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Ces pays, confrontés à une montée des tensions politiques et à des coups d’État successifs, ont rejeté la coopération militaire avec la France, ancienne puissance coloniale, accusée d’ingérence et d’inefficacité dans la lutte contre le terrorisme.
Dans cette dynamique, le Sénégal a récemment exprimé une intention similaire, déclarant vouloir réexaminer la présence des bases militaires françaises sur son territoire. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont formé la Confédération des États du Sahel pour renforcer leur sécurité collective, remplaçant progressivement les accords bilatéraux avec la France. Des efforts sont faits par la France pour développer une coopération non militaire, axée sur le développement et la diplomatie.
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