La promesse du « Make America Great Again » résonne à nouveau dans les couloirs de la Maison Blanche. Donald Trump, fraîchement investi président des États-Unis pour un second mandat, avait articulé sa campagne autour d’une vision économique nationaliste. Son programme « America First » repose sur des engagements protectionnistes destinés à redynamiser l’économie américaine au détriment de ses partenaires commerciaux. Le candidat républicain s’était particulièrement engagé à durcir sa position face à la Chine, imposer des sanctions commerciales aux pays voisins et rééquilibrer les relations avec l’Union européenne, tout en promettant une réduction des impôts sur les sociétés pour favoriser le rapatriement des entreprises américaines.
Une stratégie agressive envers les voisins nord-américains
À peine installé dans le Bureau ovale, Donald Trump a braqué ses canons vers ses plus proches alliés. Le président américain menace d’imposer des droits de douane de 25% sur les produits canadiens et mexicains dès le 1er février, malgré l’existence d’un accord de libre-échange qu’il avait lui-même renégocié en 2018. Cette menace, conditionnée à un meilleur contrôle des flux migratoires et du trafic de drogue, inquiète particulièrement le Canada, dont les trois quarts des exportations sont destinées aux États-Unis. Justin Trudeau promet une riposte vigoureuse, tandis que la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum appelle à la modération. Les experts prédisent qu’une telle guerre commerciale pourrait avoir des répercussions désastreuses, notamment une contraction du PIB canadien de plus de 5% et une flambée inflationniste des deux côtés de la frontière.
Un bras de fer renouvelé avec la Chine
La Chine demeure une cible privilégiée de la politique commerciale trumpienne. Le président américain envisage d’imposer des droits de douane de 10% sur les produits chinois, officiellement en réponse au trafic de fentanyl transitant par le Mexique et le Canada. Cette nouvelle escalade, qui pourrait prendre effet dès février, marquerait une intensification significative par rapport aux mesures prises lors de son premier mandat. Pékin, dont l’économie repose largement sur les exportations, promet de défendre ses intérêts. Les analystes soulignent toutefois que cette stratégie pourrait se retourner contre les États-Unis, les entreprises américaines dépendant fortement des composants et équipements chinois pour maintenir leur compétitivité.
L’Europe sous pression énergétique
Donald Trump déploie également son arsenal commercial contre l’Union européenne, critiquant vertement l’excédent commercial des Vingt-Sept avec Washington. Sa stratégie repose sur un double levier : la menace de droits de douane et la pression pour accroître les achats européens d’hydrocarbures américains. Cette approche énergétique intervient alors que l’UE cherche à diversifier ses approvisionnements depuis la rupture avec la Russie. Bruxelles, confrontée à une situation économique délicate avec notamment l’Allemagne en récession, adopte une posture pragmatique. La Commission européenne, par la voix d’Ursula von der Leyen, se dit prête à négocier, tout en rappelant que l’excédent commercial européen sur les biens est compensé par un excédent américain sur les services. Les économistes de Goldman Sachs estiment qu’une taxation à 10% des échanges pourrait amputer le PIB de la zone euro d’un point, un scénario que le Vieux Continent souhaite éviter à tout prix.
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