Le conflit russo-ukrainien a eu de lourdes répercussions sur les échanges commerciaux au niveau mondial. Les deux pays sont des maillons cruciaux dans l’approvisionnement en hydrocarbures et en céréales. Malgré le contexte, de nombreux pays essayent de signer des accords commerciaux stratégiques avec l’un des deux pays.
Dans le domaine du commerce des céréales, l’Ukraine entretient une relation privilégiée avec un pays africain. Il s’agit de l’Égypte. En outre, Kiev prévoit d’installer une plateforme logistique en Égypte, afin d’optimiser ses exportations de blé, de maïs et d’oléagineux vers le marché nord-africain. Cette initiative a été annoncée par le ministre ukrainien de l’Agriculture. Elle vise à faciliter la transformation locale et améliorer la compétitivité des produits ukrainiens en Afrique et au Moyen-Orient.
Ce projet de plateforme logistique offrirait à l’Ukraine une porte d’entrée stable vers les marchés africains et arabes. En 2023/2024, l’Ukraine a déjà fourni plus de 17 % des 12,5 millions de tonnes de blé importées par l’Égypte, malgré un contexte géopolitique difficile. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé, un statut qui s’explique par une consommation nationale massive due à sa forte démographie et son industrie agroalimentaire en plein essor.
Face aux défis climatiques et à une production locale insuffisante, le pays dépend fortement des importations, notamment en provenance de la Russie, de la Roumanie et de l’Ukraine. Avec une population dépassant les 110 millions d’habitants, le pays d’Afrique du Nord cherche à sécuriser ses approvisionnements alimentaires tout en développant ses capacités de transformation. Le Caire veut accroître la valeur ajoutée de ses importations. Le projet ukrainien s’inscrit donc parfaitement dans cette dynamique.
Ce rapprochement entre Le Caire et Kiev pourrait rééquilibrer le marché des céréales dans la région. L’Égypte a historiquement entretenu des relations commerciales privilégiées avec la Russie, son principal fournisseur de blé. Or, en développant un hub logistique avec l’Ukraine, Le pays entend diversifier ses sources d’approvisionnement et à ne plus dépendre d’un seul partenaire. En plein conflit avec la Russie, l’Ukraine cherche des alternatives aux routes traditionnelles de la mer Noire et mise sur des accords bilatéraux solides pour maintenir ses exportations agricoles, pilier de son économie.
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