Afrique : enlèvement de deux chinois dans une zone à risque

L’insécurité au Niger s’aggrave avec la montée des enlèvements, visant aussi bien les étrangers que les habitants locaux. Le phénomène est particulièrement alarmant dans les régions frontalières avec le Mali et le Burkina Faso, où sévissent des groupes armés. Le 1ᵉʳ février 2025, deux ressortissants chinois ont été kidnappés alors qu’ils tentaient de rejoindre la zone de Faringa, près du site pétrolier d’Agadem. Leur véhicule a été attaqué par des hommes armés non identifiés, qui ont tué les deux gardes nationaux chargés de leur protection. L’armée nigérienne a rapidement lancé une opération pour retrouver les assaillants, sans succès immédiat. Cette attaque pourrait être liée à un climat de tensions croissantes, notamment après la mort de quatre orpailleurs, attribuée aux forces nigériennes quelques jours auparavant.

Au-delà des incidents récents, le Niger fait face à une multiplication des enlèvements, qui affectent aussi les résidents étrangers établis de longue date dans le pays. En janvier 2025, une ressortissante autrichienne de 73 ans, vivant au Niger depuis près de trois décennies, a été enlevée dans des circonstances encore floues. Plus largement, la région du Sahel connaît une augmentation des enlèvements. Le samedi 18 janvier 2025, quatre chauffeurs marocains ont disparu alors qu’ils circulaient sur une route reliant le nord-est du Burkina Faso à l’ouest du Niger, spécifiquement l’axe Dori-Téra et ont été retrouvés quelques jours plus tard. Ces kidnappings, souvent non revendiqués, sont attribués à divers groupes armés actifs dans la région sahélienne. Le mode opératoire varie, allant de simples embuscades à des opérations soigneusement planifiées visant des cibles spécifiques. La plupart du temps, les otages sont retenus contre rançon ou utilisés comme moyen de pression sur les autorités locales. Ce climat d’insécurité permanent fragilise la stabilité du pays, mettant à rude épreuve les capacités de réponse des forces de défense nigériennes.

Les conséquences de cette vague d’enlèvements sont lourdes pour le Niger. L’économie nationale est directement touchée, notamment dans les secteurs minier et pétrolier, où la présence étrangère est importante. Face aux risques croissants, de nombreuses entreprises hésitent à investir ou à maintenir leurs activités dans le pays, ce qui freine son développement. Par ailleurs, la population nigérienne vit dans une angoisse constante, particulièrement dans les zones rurales où la protection des civils est plus difficile. L’État, déjà confronté aux attaques jihadistes, peine à endiguer le phénomène, malgré des opérations militaires régulières. Cette insécurité persistante contribue à un climat de méfiance généralisée et complique davantage la lutte contre les groupes armés qui exploitent cette instabilité pour étendre leur influence.

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