En contexte de conflit, les armées modernes doivent constamment s’adapter aux nouvelles menaces pour protéger leurs forces. Face à la prolifération des drones sur les champs de bataille, la France explore des solutions innovantes pour contrer ces risques. Parmi elles, le développement de leurres capables de tromper les drones ennemis et de réduire la vulnérabilité des troupes au combat. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à améliorer la résilience des forces terrestres face aux technologies adverses.
Une réponse technologique aux drones ennemis
L’armée de Terre, en collaboration avec l’Agence de l’innovation de défense (AID), a lancé un appel à projets pour concevoir des leurres capables de leurrer les drones équipés de capteurs variés (thermiques, acoustiques, vidéo, infrarouges, radar, etc.). Ces dispositifs devront reproduire fidèlement les signatures visuelles, électromagnétiques et thermiques de cibles militaires, telles que des combattants, des véhicules ou des équipements radar. L’objectif est de détourner les attaques ennemies vers des cibles factices, augmentant ainsi les chances de survie des troupes et du matériel.
Cette approche s’appuie sur des expériences déjà menées avec des leurres visuels, comme ceux utilisés par le Centre d’entraînement au combat (CENTAC). Ces leurres, fabriqués par l’entreprise tchèque Inflatech, reproduisent des véhicules militaires tels que le CAESAr, le LRU ou le char Leclerc. Ils ne se limitent pas à l’aspect visuel, mais génèrent également des signatures thermiques et radar identiques à celles des objets réels. Ces dispositifs ont déjà démontré leur utilité en semant le doute chez l’adversaire et en influençant ses manœuvres.
Des leurres autonomes et adaptés aux conditions de combat
Pour être efficaces sur le terrain, les nouveaux leurres devront répondre à des exigences techniques strictes. Ils doivent être autonomes sur le plan énergétique, déployables en quelques minutes et résister aux conditions climatiques extrêmes (température, hygrométrie, chocs, etc.). Leur capacité à reproduire des cibles variées, allant des véhicules lourds aux combattants débarqués, en fait des outils polyvalents pour les opérations militaires.
Cependant, l’efficacité des leurres repose sur leur capacité à tromper l’ennemi de manière crédible. Comme le souligne l’AID, une fois la ruse découverte, son utilité diminue. C’est pourquoi un second appel à projets a été lancé pour doter les soldats de moyens de défense actifs contre les mini-drones. Ces protections devront être suffisamment résistantes pour dissiper l’énergie d’une explosion équivalente à 2-3 kg de TNT. Deux versions sont envisagées : l’une pour les combattants débarqués, avec des ouvertures pour l’observation et le tir, et l’autre pour les matériels volumineux, comme les stocks de munitions ou les véhicules.
Une protection furtive et rapide à déployer
La furtivité est un élément clé de ces nouvelles protections. Elles devront intégrer des composantes optiques et infrarouges pour se fondre dans l’environnement et éviter d’être repérées. Leur déploiement quasi instantané est également essentiel pour répondre à la rapidité des menaces modernes. Deux configurations principales sont étudiées : une position « tranchée » (1,20 m de large pour 3 m de long) et une position « carapace » (2 à 3 m de diamètre), offrant une protection à 30 degrés.
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