Immigration : la France veut accélérer les expulsions

Gérald Darmanin (LUDOVIC MARIN / AFP)

L’immigration occupe une place centrale dans le débat politique occidental depuis plusieurs décennies. Les questions d’identité nationale, d’intégration et de contrôle des frontières polarisent régulièrement l’opinion publique, créant des clivages profonds entre les partisans d’une politique migratoire restrictive et ceux qui défendent une approche plus ouverte. Cette division traverse les sociétés européennes et américaines, alimentant la montée des mouvements populistes et nationalistes qui ont fait de la lutte contre l’immigration leur cheval de bataille électoral.

Une réforme radicale des procédures d’expulsion

Gérald Darmanin propose une refonte majeure du système d’expulsion des étrangers en France. Le ministre de la Justice préconise la suppression de la Commission d’expulsion des étrangers (Comex), un organe composé de magistrats qui examine actuellement la légitimité des décisions d’expulsion. Cette proposition intervient après l’échec de l’expulsion de l’influenceur algérien Boualem Naman, connu sous le pseudonyme « Doualemn« , une affaire qui a provoqué des tensions diplomatiques entre Paris et Alger.

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Le droit du sol en question

Le garde des Sceaux souhaite également modifier les conditions d’acquisition de la nationalité française. Il propose que les enfants nés en France de parents étrangers manifestent explicitement leur volonté de devenir français à leur majorité. Cette démarche volontaire impliquerait la maîtrise de la langue française et la connaissance de l’histoire du pays. Darmanin insiste sur l’importance de l’engagement personnel dans le processus de naturalisation, rejetant tout automatisme dans l’attribution de la nationalité.

Le mariage des étrangers sous surveillance accrue

La question du mariage des ressortissants étrangers en situation irrégulière fait également l’objet d’une attention particulière. Suite à l’affaire du maire de Béziers, Robert Ménard, poursuivi pour avoir refusé de célébrer l’union entre une Française et un Algérien sans papiers, le ministre envisage de modifier la législation. Cette réforme donnerait aux maires le pouvoir de s’opposer à certains mariages, renforçant ainsi le contrôle des unions impliquant des personnes en situation irrégulière. Ces mesures, qui devront attendre l’élection présidentielle pour certaines d’entre elles, témoignent d’un durcissement significatif de la politique migratoire française.

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