Le Mouvement du 23 mars (M23) avait marqué les esprits en s’emparant de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, fin janvier dernier. Cette offensive, menée avec le soutien présumé du Rwanda selon plusieurs observateurs internationaux, avait permis aux rebelles d’étendre considérablement leur zone d’influence dans l’est de la République démocratique du Congo. La prise de Goma, ville stratégique située à la frontière rwandaise et près du lac Kivu, représentait une avancée majeure pour ce groupe armé qui avait déjà contrôlé brièvement cette ville en 2012-2013 avant d’être repoussé par les forces congolaises appuyées par les casques bleus de la MONUSCO.
Carnage à Bukavu lors de la première apparition publique du chef rebelle
Un événement sanglant a éclaté ce jeudi à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu récemment tombée aux mains des rebelles. Lors du premier discours public de Corneille Nangaa, dirigeant du M23, des tirs et des explosions ont semé la terreur parmi la foule rassemblée. Le bilan humain s’avère particulièrement lourd avec onze personnes tuées et une soixantaine de blessés selon les sources hospitalières locales citées par l’AFP.
Félix Tshisekedi, président de la RDC, a immédiatement réagi en condamnant ce qu’il a qualifié d’ »acte terroriste odieux ». Dans un message publié sur le réseau social X, la présidence congolaise a fait part de la douleur du chef d’État face à « la mort de plusieurs compatriotes ».
Les tensions s’intensifient dans l’Est congolais
De son côté, Corneille Nangaa a affirmé qu’aucun membre de la direction rebelle n’avait été blessé lors de ces explosions. Cette première apparition publique du chef du M23 à Bukavu survenait deux semaines après la prise de contrôle de la ville par les forces rebelles, marquant l’extension de leur influence du Nord-Kivu vers le Sud-Kivu.
Cette fusillade survient dans un climat déjà extrêmement tendu entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa et plusieurs partenaires internationaux de soutenir militairement le M23. Le groupe armé poursuit ainsi son avancée dans l’Est congolais, région riche en ressources naturelles mais minée par des décennies de conflits et d’instabilité. Pour l’heure aucune information exacte sur les auteurs du tir.
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