L’Éthiopie a de grandes ambitions pour son secteur maritime et ne ménage aucun effort pour le propulser dans les sphères de référence. Le pays a activé divers leviers pour se doter de navires-cargo performant. L’Éthiopie, malgré son absence d’accès direct à la mer, ne renonce pas à son ambition de devenir un acteur maritime clé en Afrique de l’Est.
Dans le cadre de sa stratégie de renforcement de la logistique commerciale, Ethiopian Shipping and Logistics (ESL) a récemment confirmé l’acquisition de deux nouveaux navires-cargos, tandis que quatre autres suivront dans les prochaines années. Une avancée qui illustre la volonté du pays de sécuriser et d’optimiser ses flux d’import-export. Historiquement dépendante des infrastructures portuaires de Djibouti, qui assure près de 95 % de son commerce extérieur, l’Éthiopie mise sur une flotte maritime solide pour réduire sa vulnérabilité logistique et maîtriser les coûts du transport maritime.
Avec ces nouvelles acquisitions, Ethiopian Shipping and Logistics entend augmenter la capacité de transport du pays, tout en réduisant sa dépendance aux transporteurs internationaux. L’ajout de ces navires s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation des infrastructures logistiques du pays. L’objectif est double : fluidifier les échanges commerciaux avec les marchés internationaux et renforcer la souveraineté économique en sécurisant des routes maritimes stratégiques.
Si Djibouti reste l’axe principal du commerce éthiopien, le pays cherche à diversifier ses débouchés en explorant d’autres corridors maritimes, notamment à travers des accords avec le Soudan, le Kenya et l’Érythrée. Ces nouvelles acquisitions navales pourraient ainsi jouer un rôle clé dans le désenclavement économique de l’Éthiopie, en lui offrant une plus grande marge de manœuvre dans la négociation de ses relations commerciales et portuaires.
Contrairement à la plupart des nations sans façade maritime, l’Éthiopie s’est dotée d’une flotte marchande dès les années 1960 et a su la préserver malgré les nombreux défis politiques et économiques. Aujourd’hui, elle se distingue comme l’un des rares pays enclavés au monde à posséder sa propre compagnie de transport maritime. Cette stratégie lui permet d’exercer un certain contrôle sur ses échanges, de limiter sa dépendance aux prestataires étrangers et d’optimiser ses recettes commerciales.
Laisser un commentaire