Dangote Cement, leader du marché africain du ciment, se prépare à un défi financier majeur en 2025, avec des dettes à rembourser s’élevant à environ 830 millions de dollars, soit près de 1250 milliards de nairas. Cette dette, contractée auprès de diverses institutions, inclut des emprunts à court terme pour 90 % du montant total et des intérêts qui représentent les 10 % restants. Ce fardeau financier marque une augmentation considérable par rapport à l’année 2023, avec un bond de près de 100 %. Bien que l’entreprise se soit distinguée par une forte croissance de son chiffre d’affaires en 2024, ces remboursements risquent de peser sur ses marges et sa capacité à maintenir sa dynamique de croissance. La dépréciation du naira en 2024 a gonflé les résultats du groupe, mais cet effet est peu susceptible de se reproduire, ce qui pourrait freiner la rentabilité de l’entreprise dans l’année à venir.
L’entreprise se trouve sous pression en raison de plusieurs facteurs. Premièrement, la hausse des coûts, liée à l’inflation et à la perte de valeur du naira, impacte directement ses marges bénéficiaires. De plus, ses filiales présentes en dehors du Nigéria, en Afrique de l’Est et en Afrique centrale, continuent de présenter des pertes qui fragilisent encore davantage l’ensemble du groupe. Alors que Dangote Cement est reconnu comme l’un des acteurs les plus solides du secteur sur le continent, avec une domination sur ses concurrents nigérians, tels que Bua Cement et Lafarge Wapco, les résultats de 2024 ne se reflètent pas nécessairement dans des gains durables. La dépréciation du naira, bien qu’elle ait gonflé les revenus du groupe, n’est qu’une solution temporaire et ne compense pas les défis sous-jacents qui pèsent sur la rentabilité à long terme.
Au-delà de la gestion de la dette, Dangote Cement continue d’affirmer sa position dominante en Afrique avec une forte présence dans plusieurs pays. Son expansion rapide a été soutenue par des investissements dans la production de ciment et de clinker, un matériau clé pour la fabrication de ciment. L’entreprise a développé des usines locales afin de réduire les coûts de transport et de mieux répondre à la demande croissante en ciment due à l’urbanisation rapide et aux projets d’infrastructure en Afrique. Toutefois, la forte concurrence interne et externe oblige Dangote Cement à être toujours plus agile pour maintenir sa position. Le groupe doit également jongler avec des facteurs économiques mondiaux, comme la fluctuation des devises, qui peuvent avoir un impact direct sur sa rentabilité.