La France a détrôné la Russie pour devenir le deuxième exportateur mondial d’armement, selon un rapport du Sipri publié lundi. Cette ascension s’explique principalement par l’effondrement des exportations russes depuis le début de la guerre en Ukraine.
Toutefois, les États-Unis dominent plus que jamais ce marché, représentant 43% des exportations mondiales d’armes contre 35% sur la période précédente (2015-2019). La France, quant à elle, détient désormais 9,6% de part de marché, tandis que la Russie a vu la sienne chuter de 21% à seulement 7,8%. Dans ce contexte géopolitique tendu, l’Ukraine est logiquement devenue le premier importateur mondial d’armes sur la période 2020-2024.
Parallèlement, les importations d’armement des États européens membres de l’OTAN ont plus que doublé (+105%) par rapport à la période 2015-2019, reflétant une volonté de réarmement face à la menace russe. L’Europe est désormais fortement dépendante des armes américaines, qui représentent 64% de ses importations contre 52% précédemment.
La stratégie française et son positionnement international
La France a notamment triplé ses exportations vers l’Europe, principalement grâce à la vente de Rafale à la Grèce et à la Croatie, ainsi qu’à la fourniture d’armes à l’Ukraine. Cependant, l’Inde reste son premier client, représentant 28% des exportations françaises d’armes, soit deux fois plus que tous les États européens réunis (15%). Collectivement, les pays de l’UE représentent 26,4% des exportations mondiales d’armement, un chiffre qui atteint 30% en incluant le Royaume-Uni.
Face à une Russie de plus en plus belliqueuse et aux tensions transatlantiques pendant la première présidence Trump, les importations en provenance des États-Unis ont continué d’augmenter, avec près de 500 avions de combat et de nombreuses autres armes commandés. La France reste relativement peu dépendante des États-Unis, contrairement à d’autres grands pays européens qui achètent des avions furtifs F35 ou des systèmes Patriot.
Les défis de l’autonomie stratégique européenne
Pour la première fois en 20 ans, l’Europe est devenue le principal client des États-Unis, représentant 35% de leurs exportations sur 2020-2024, devant le Proche-Orient (33%), bien que l’Arabie Saoudite reste leur premier client individuel. Quant à la Russie, troisième exportateur mondial, la chute de ses exportations (-64%) s’est accélérée avec l’invasion de l’Ukraine.
Outre ses besoins internes, elle subit l’effet des sanctions internationales et la pression américaine dissuadant d’autres pays d’acheter des armes russes. L’Inde, qui représente 38% des exportations russes, se tourne progressivement vers d’autres fournisseurs, tandis que la Chine (17%) a considérablement renforcé son industrie de défense nationale.
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