Blé russe au Maghreb: mauvaise nouvelle pour ce pays

Photo de Collab Media (Unsplash)

La dépendance des nations africaines envers le blé russe s’est considérablement accentuée ces dernières années, particulièrement depuis le début des tensions géopolitiques impliquant l’Ukraine en 2022. Pour de nombreux pays africains, notamment ceux du Maghreb comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte, le blé constitue un aliment de base fondamental, avec une consommation par habitant parmi les plus élevées au monde. La Russie, premier exportateur mondial de blé, fournit plus de 40% des importations de cette céréale vers le continent africain, créant ainsi une vulnérabilité alimentaire stratégique. Cette relation commerciale asymétrique expose ces économies aux fluctuations des prix internationaux, aux aléas climatiques affectant les récoltes russes et aux décisions politiques de Moscou concernant ses exportations agricoles.

Le Maroc renforce ses importations de blé russe malgré les risques

Le chef de l’Union russe des exportateurs céréaliers a indiqué que Moscou compte acheminer près d’un million de tonnes de blé vers le territoire marocain pour 2024-2025, avec des perspectives d’expansion futures à 1,5 million de tonnes. Cette collaboration s’est concrétisée fin novembre 2024 par un accord à Casablanca facilitant ces échanges. Le royaume figure désormais parmi les acheteurs majeurs de céréales russes, une position qui, tout en consolidant les liens économiques bilatéraux, accentue sa vulnérabilité face aux problèmes potentiels de qualité et de sécurité des grains importés.

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Des problèmes sanitaires compromettent les livraisons

Une situation préoccupante vient toutefois d’émerger: les autorités sanitaires russes ont récemment suspendu l’exportation d’une cargaison de blé destinée au Maroc. Selon le service de presse de l’Administration interrégionale de l’Oural du Rosselkhoznadzor, des parasites de quarantaine ont été découverts dans un lot de blé provenant de la région de Tcheliabinsk.

L’analyse du lot a révélé la présence de graines de mauvaises herbes problématiques, notamment de liseron des champs, de sétaire bleue et de tabouret des champs. Ces contaminants, bien que non soumis à quarantaine en Russie, sont considérés comme des organismes nuisibles réglementés dans plusieurs pays importateurs, dont le Maroc.

Ce n’est pas un incident isolé puisqu’en 2024, pas moins de 83 avertissements ont été adressés aux producteurs agricoles de la région de Tcheliabinsk concernant ces infractions aux normes sanitaires. Cette situation met en lumière les défis persistants liés au contrôle de qualité des exportations céréalières russes et soulève des questions sur la sécurité alimentaire des pays fortement dépendants de ces importations.

La suspension de cette cargaison pourrait avoir des répercussions sur l’approvisionnement en blé du Maroc, tant pour l’alimentation humaine que pour le secteur animal, illustrant la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement alimentaire mondiales et l’importance des contrôles phytosanitaires rigoureux dans le commerce international des céréales.

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