Dans un contexte de stress hydrique croissant, l’Algérie a relancé en octobre 2023 son ambitieux projet du Barrage vert. Cette initiative environnementale vise à préserver les ressources en eau, améliorer l’infiltration des précipitations et lutter contre l’érosion des sols. Avec un budget de 75 milliards de dinars (environ 500 millions d’euros), cette barrière végétale constitue une réponse stratégique aux défis climatiques de la région.
Lancé initialement en 1971 sous la présidence de Houari Boumédiène, ce projet visait à créer une ceinture forestière de 1500 kilomètres d’est en ouest pour freiner la désertification. Malgré l’enthousiasme initial et la plantation de millions d’arbres, le projet a rencontré des obstacles majeurs : monoculture inadaptée, entretien insuffisant et interruption durant les années d’instabilité politique.
Une approche moderne et intégrée
La renaissance du Barrage vert se distingue par plusieurs innovations majeures. Contrairement à la monoculture initiale, le projet actuel privilégie la biodiversité avec des espèces comme l’arganier, le pistachier de l’Atlas et le caroubier. Les communautés locales sont désormais au cœur du processus, transformant l’initiative en opportunité de développement économique local.
Le reboisement s’accompagne aujourd’hui de techniques avancées de gestion de l’eau : barrages collinaires, systèmes de collecte des eaux pluviales, irrigation goutte-à-goutte et travaux de correction torrentielle. Depuis sa relance, le projet affiche des résultats impressionnants : plus de 21 000 hectares reboisés, 376 kilomètres de pistes rurales aménagées et 80 nouveaux points d’eau créés.
Un modèle de résilience environnementale
Le Barrage vert s’inscrit désormais dans des initiatives internationales comme la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel et le Défi de Bonn. Il contribue à la séquestration du carbone, à la création d’emplois verts et à la préservation de la biodiversité. Face au changement climatique qui intensifie les sécheresses, l’expérience algérienne démontre qu’une approche adaptée et participative peut améliorer significativement la résilience hydrique des territoires.
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