Nucléaire : comment Trump pousse les européens à s’unir

Face au retrait américain du soutien à l’Ukraine et aux positions controversées de Donald Trump, les dirigeants européens multiplient les réunions d’urgence pour repenser leur sécurité collective. Après une première rencontre à Paris le 17 février, une quinzaine de pays, dont la France et l’Allemagne, se retrouvent à Londres le 2 mars pour discuter de la coopération militaire avec l’Ukraine.

L’altercation entre les présidents Trump et Zelensky a accentué cette prise de conscience, poussant Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie de l’UE, à déclarer : « Le monde libre a besoin d’un nouveau leader. C’est à nous, Européens, de relever ce défi. » C’est donc dans ce contexte incertain que l’Europe intensifie ses efforts de défense.

Ursula von der Leyen envisage d’activer la clause de sauvegarde permettant aux États membres de dépasser les règles budgétaires pour investir dans leur défense. Le Royaume-Uni prévoit également d’augmenter son budget militaire d’ici 2027. Par ailleurs, Emmanuel Macron a proposé l’envoi de troupes européennes de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu en Ukraine, une idée soutenue par le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Le débat sur la dissuasion nucléaire s’intensifie

Le futur chancelier allemand Friedrich Merz a récemment appelé à un « partage de la sécurité nucléaire » avec la France et le Royaume-Uni, seules puissances nucléaires européennes possédant environ 500 têtes nucléaires combinées. En réponse, Emmanuel Macron s’est dit ouvert à l’idée que cette discussion s’ouvre, affirmant que désormais, l’UE ne pouvait pas compter sur la dissuasion américaine.

Cette ouverture a reçu le soutien de plusieurs personnalités politiques françaises, comme l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, eurodéputé PS. Michel Barnier plaide quant à lui pour la création d’un « conseil de sécurité européen ». Néanmoins, des résistances existent, notamment du côté du Rassemblement national et de La France insoumise, Marine Le Pen insistant sur le fait que la dissuasion nucléaire française doit rester française.