Depuis une dizaine d’années, plusieurs États africains ont engagé un tournant stratégique visant à réduire leur dépendance aux exportations de matières premières brutes. Portée par la volonté de valoriser les ressources localement, cette dynamique industrielle touche aussi bien les secteurs de l’agroalimentaire que ceux de l’énergie ou de la métallurgie. Des pays comme le Maroc, l’Égypte ou l’Afrique du Sud ont multiplié les investissements dans des chaînes de transformation, afin de stimuler la création d’emplois, d’accroître la valeur ajoutée nationale et de mieux répondre aux besoins du marché intérieur. La Mauritanie, riche en minerais, s’insère progressivement dans cette trajectoire.
Un projet porté par le secteur privé mauritanien
À l’occasion de l’ouverture de la deuxième édition de l’Expo Mauritanie 2025, tenue jeudi à Nouakchott, le président de l’Union nationale du patronat mauritanien, Zeine El Abidine Ould Cheikh Ahmed, a dévoilé le lancement prochain d’une usine de transformation de l’acier. Le chantier sera financé par des capitaux privés mauritaniens, pour un coût estimé à 60 milliards MRO.
Présentée comme la première infrastructure de ce type dans la région, cette installation industrielle doit marquer une étape importante dans la montée en puissance des capacités locales de transformation. La pose de la première pierre est prévue pour la fin du mois de juin. L’inauguration, elle, devrait coïncider avec la fête nationale, le 28 novembre 2026.
Objectif : valoriser les ressources en fer de la SNIM
Le projet accompagne une montée en cadence annoncée de la production de minerai de fer par la Société nationale industrielle et minière (SNIM). D’après les prévisions évoquées par Ould Cheikh Ahmed, les volumes extraits devraient passer de 14 à 45 millions de tonnes par an à l’horizon 2031. Une progression significative, que la nouvelle usine devra en partie absorber, en apportant une réponse locale à la demande de transformation.
En misant sur une telle infrastructure, la Mauritanie cherche à mieux exploiter son potentiel minier en limitant l’exportation de produits non transformés. Il s’agit aussi de renforcer la base industrielle du pays et de favoriser la création d’emplois qualifiés, en lien avec les ambitions exprimées ces dernières années sur le plan économique.
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