Après cinq mois de silence depuis l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal par les autorités algériennes le 16 novembre 2024, ses filles Nawal et Sabeha ont finalement rompu leur réserve. Dans une lettre émouvante adressée à Emmanuel Macron et publiée mardi 15 avril par Le Figaro, elles expriment leur « dernier élan d’espoir » pour leur père, condamné à cinq ans de prison le 27 mars dernier.
Depuis la République tchèque où elles résident, ces deux quinquagénaires, nées d’un premier mariage de l’auteur du « Serment des barbares » avec une Tchèque, implorent le président français : « Nous vous écrivons, Monsieur le président, dans un dernier élan d’espoir. Parce que la France qu’il aime, la France qu’il n’a jamais cessé de défendre dans ses écrits, est encore pour lui un phare.«
Une inquiétude croissante face aux tensions diplomatiques
L’appel des filles de Sansal intervient dans un contexte particulièrement tendu entre la France et l’Algérie. Le 14 avril, Alger a demandé à douze agents de l’ambassade de France de quitter son territoire, mesure à laquelle Paris a répliqué le lendemain en expulsant douze agents du réseau consulaire et diplomatique algérien en France. Les proches de l’écrivain craignent désormais qu’il ne devienne une victime collatérale de ces crispations diplomatiques.
« Jusqu’à présent, ses filles sont restées assez discrètes. Désormais, elles sont totalement désemparées« , explique Noëlle Lenoir, ancienne ministre et présidente du comité de soutien à l’auteur. L’espoir d’une grâce présidentielle qui aurait pu être accordée par Abdelmadjid Tebboune à l’occasion des grandes fêtes religieuses comme l’Aïd al-Adha en juin ou la fête de l’indépendance en juillet semble s’éloigner à nouveau.
L’urgence d’une situation sanitaire critique
La situation est d’autant plus préoccupante que l’écrivain souffre d’un cancer. « Pour lui, la notion du temps n’est pas la même : il y a urgence !« , alerte Arnaud Benedetti, auteur et ami de Boualem Sansal. Malgré ces circonstances difficiles, le comité de soutien reste mobilisé et déterminé à poursuivre ses efforts jusqu’à la libération de l’auteur. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a d’ailleurs affirmé sur TF1 : « Nous ne relâcherons pas nos efforts tant qu’il ne sera pas libéré.«
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