Alors que les coûts énergétiques pèsent lourdement sur les finances publiques, le gouvernement sénégalais prend un virage stratégique en lançant une vaste opération de maîtrise de l’énergie au sein de son administration. Avec pour ambition d’économiser 6,7 milliards de FCFA par an sur les factures d’électricité, les autorités veulent faire de l’efficacité énergétique un levier de bonne gouvernance et de rationalisation budgétaire.
La première étape de ce chantier a été marquée par l’installation officielle d’une cohorte de 100 gestionnaires d’énergie par le Premier ministre Ousmane Sonko. Ces agents, spécifiquement formés pour analyser et optimiser la consommation électrique, auront pour mission de traquer les dérives énergétiques dans les 100 plus gros postes de consommation de l’administration publique, dont 17 ministères. Ils seront chargés d’auditer les pratiques, de proposer des mesures correctives et de sensibiliser les personnels à des comportements économes en énergie.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté de faire de la sobriété énergétique un réflexe institutionnel. L’initiative ne s’arrêtera pas là. À terme, ce sont 9 000 gestionnaires de l’énergie qui devraient être déployés dans toutes les entités administratives du pays. Ce réseau de veilleurs énergétiques permettra de suivre en temps réel les performances énergétiques des bâtiments publics, d’identifier les équipements obsolètes et de mettre en place des solutions technologiques adaptées.
Le ministère de l’Énergie, en partenariat avec d’autres services techniques, pilotera cette stratégie d’envergure, qui s’inscrit également dans les engagements du Sénégal en matière de développement durable et de lutte contre le changement climatique. Au-delà des économies attendues, cette initiative illustre une prise de conscience politique forte : l’énergie coûte, et l’inefficacité encore plus.
À une époque où la facture énergétique devient un poste budgétaire critique, notamment en période de tension sur les marchés internationaux, chaque kilowatt-heure économisé est une contribution directe à la résilience de l’État. En réduisant les gaspillages, le gouvernement veut également libérer des ressources financières pour d’autres priorités, comme l’éducation, la santé ou les infrastructures.
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