La question du Sahara occidental continue d’alimenter les tensions entre le Maroc et l’Algérie. Ce dossier sensible, l’un des plus anciens non résolus sur le continent africain, connaît une nouvelle escalade après la récente prise de position des États-Unis en faveur du plan d’autonomie proposé par Rabat. Une décision qui a vivement fait réagir Alger.
Dans un communiqué publié ce week-end, les autorités algériennes n’ont pas mâché leurs mots. « L’Algérie a pris connaissance de la réaffirmation par le Département d’État de la position des États-Unis d’Amérique considérant le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme la seule solution au conflit du Sahara occidental« , peut-on lire dans le texte officiel. Une déclaration perçue comme un désaveu pour Alger, qui soutient de longue date le Front Polisario dans sa quête d’autodétermination.
Les États-Unis, qui avaient déjà marqué leur appui à la position marocaine sous l’administration Biden, viennent donc de réitérer cette orientation sous Trump, provoquant l’ire d’Alger. La sortie du secrétaire d’État, Marco Rubio, qui soutient la vision du Maroc sur ce dossier, a ravivé les tensions. L’Algérie l’accuse d’adopter une posture en contradiction avec « la légalité internationale » et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Le communiqué algérien met en garde contre les risques de déstabilisation d’une région déjà soumise à de fortes pressions géopolitiques.
Au-delà du discours, cette prise de position met en lumière la fragmentation des soutiens internationaux. Tandis que Rabat renforce ses alliances avec Washington et plusieurs pays du Golfe, Alger, elle, s’appuie sur un socle de partenaires historiques comme la Russie, l’Afrique du Sud et certains États d’Amérique latine.
Sur le terrain, la situation reste tendue, même si les affrontements armés sont rares. L’impasse politique, elle, perdure. L’ONU continue d’appeler à une solution « juste, durable et mutuellement acceptable », mais le dialogue entre les deux voisins semble au point mort.
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