Au Sénégal, les réseaux sociaux ne sont plus un no man’s land. Un individu se présentant sur TikTok sous les pseudonymes de « Christa » ou encore « Yalla Dji » (signifiant littéralement “Dieu” en wolof), a été arrêté ce lundi par la brigade de gendarmerie de Thiaroye, avant d’être transféré à la Section de Recherches. Cette arrestation fait suite à une série de vidéos jugées outrageantes dans lesquelles l’homme multipliait les invectives contre les plus hautes autorités du pays.
Ce personnage, dont les interventions virales sur TikTok mélangeaient provocations, propos blasphématoires et insultes ciblées, s’était fait remarquer pour ses attaques répétées contre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Dans certaines séquences, il allait jusqu’à insulter des dirigeants étrangers, brouillant les frontières entre provocation personnelle, militantisme débridé et atteinte grave à l’ordre public.
La multiplication de ses vidéos a suscité une vive réaction chez les internautes sénégalais, dont plusieurs ont alerté les autorités sur la dangerosité des contenus diffusés. C’est dans ce contexte tendu que le Premier ministre Ousmane Sonko a récemment réaffirmé une politique de « tolérance zéro » face aux attaques verbales contre les institutions et les figures religieuses du pays.
L’homme était dans le viseur des forces de sécurité tout le week-end. Il a été localisé puis interpellé à Thiaroye. Placé en garde à vue dans un premier temps, il a ensuite été confié aux enquêteurs de la Section de Recherches, spécialisés dans les affaires sensibles.
Au-delà de l’arrestation, l’affaire soulève des questions plus larges sur les limites de la liberté d’expression dans l’espace numérique. Jusqu’où peut-on aller dans la critique politique sur les réseaux sociaux ? Comment préserver l’ordre public sans empiéter sur les droits fondamentaux ? Ces interrogations, déjà présentes dans les débats sénégalais, trouvent ici une illustration concrète.
L’État sénégalais semble désormais décidé à poser des lignes rouges face aux débordements numériques. En ce sens, ce dossier pourrait faire jurisprudence, dans un pays où les réseaux sociaux ont souvent servi de caisse de résonance aux frustrations populaires… mais aussi, parfois, aux dérives les plus dangereuses.
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