Les relations entre l’Algérie et la France restent souvent tendues, sur fond de désaccords historiques, de crispations autour de la mémoire coloniale ou de contentieux politiques liés aux visas, à la coopération sécuritaire ou à la circulation des personnes. Cette instabilité diplomatique a régulièrement rejailli sur les partenariats économiques bilatéraux, compliquant le dialogue entre institutions et entreprises. Pourtant, dans le cas du différend entre Alger et Renault, les causes semblent découpler des tensions politiques traditionnelles. C’est un dossier purement industriel, selon les autorités algériennes, qui justifie aujourd’hui le blocage de l’usine du groupe automobile à Oran.
Une présence surévaluée
Lorsque Renault obtient son agrément pour s’implanter à Oued Tlelat en 2014, les attentes sont élevées : l’usine devait poser les bases d’un écosystème industriel en Algérie, avec la promesse d’un transfert technologique progressif. Pourtant, plusieurs années plus tard, les résultats sont jugés très décevants par les responsables algériens. Le constructeur n’aurait injecté que 10 millions d’euros de capitaux propres dans le projet, le reste du financement – estimé à 160 millions – ayant été couvert par des crédits octroyés par des banques locales. Ce déséquilibre alimente aujourd’hui les critiques sur le manque d’engagement financier réel du groupe.
Le taux d’intégration locale, élément central du cahier des charges initial, n’a quant à lui pratiquement pas évolué. Alors que Renault s’était engagé à atteindre un minimum de 30 % de composants et services produits localement après cinq ans, il n’aurait pas franchi le seuil des 4 %, selon l’ancien ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali. Un chiffre qui symbolise, pour les autorités, le peu d’efforts déployés par le constructeur pour faire émerger une chaîne de valeur locale solide.
Une stratégie jugée opportuniste
Ce faible ancrage industriel alimente le sentiment que Renault a davantage profité d’un environnement favorable que réellement investi dans un développement durable. L’ex-ministre évoque ainsi un modèle basé sur l’assemblage de kits importés plutôt qu’une fabrication locale digne de ce nom. Pour les autorités, cette stratégie revient à contourner les règles en bénéficiant d’avantages douaniers sans contrepartie significative pour l’économie algérienne. C’est précisément pour rompre avec ce schéma qu’Alger a décidé de ne pas renouveler l’autorisation d’activité du site d’Oran.
Certains observateurs estiment qu’un cadre réglementaire plus strict dès le départ aurait pu forcer Renault à adopter une autre logique. En exigeant par exemple la fabrication locale des éléments clés comme les carrosseries, le constructeur aurait été contraint d’engager des investissements de l’ordre de plusieurs centaines de millions d’euros, rendant toute stratégie opportuniste moins rentable, voire impossible.
Un paysage qui se redessine
Les autorités algériennes semblent avoir tourné la page des partenariats tolérants et peu contraignants. L’expérience Renault agit désormais comme un signal : seules les entreprises prêtes à investir sérieusement et à contribuer à l’essor d’une véritable industrie locale pourront espérer s’implanter durablement. Cette approche plus exigeante marque une rupture avec la période où les exonérations fiscales et les avantages douaniers étaient accordés sans contrôle rigoureux sur les retombées économiques.
Dans ce nouveau paysage, les constructeurs chinois apparaissent en position favorable. Déjà présents dans plusieurs pays d’Afrique du Nord, certains disposent d’une expérience en matière d’industrialisation accélérée et d’une capacité à proposer des montages flexibles, à la fois compétitifs et plus conformes aux attentes locales. Plusieurs marques asiatiques se sont d’ailleurs montrées intéressées par le marché algérien, et pourraient bénéficier de l’espace laissé vacant par Renault pour proposer des solutions jugées plus crédibles à long terme. Cette recomposition ouvre une phase d’observation mais aussi de concurrence accrue pour ceux qui veulent s’imposer durablement dans la filière automobile au Maghreb.




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Renault c’est une petite entreprise géré pas des grands incompétents carlos gone et compagnie