La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a décidé, lundi 19 mai 2025, de renvoyer en instruction le dossier de l’ancien directeur général de la Police républicaine, Louis Philippe Houndégnon, et de son coaccusé, Coffi Camille Amoussou.
La chambre correctionnelle de la juridiction s’est déclarée incompétente, estimant que les faits reprochés aux deux prévenus sont de nature criminelle. Le juge a confirmé les mandats de dépôt et a renvoyé le ministère public à mieux se pourvoir. Les deux prévenus sont désormais placés sous la responsabilité de la commission d’instruction de la CRIET. Ils doivent comparaître devant le juge de la liberté et de la détention dans la même journée.
Les poursuites font suite à plusieurs déclarations publiques faites par Louis Philippe Houndégnon en novembre 2024. L’ancien haut responsable de la police, âgé de 67 ans, affirmait avoir reçu des propositions de coup d’État visant le président Patrice Talon. Le parquet l’accuse d’avoir remis en cause la Constitution et d’avoir appelé au soulèvement à travers son mouvement « 11/12 ».
Lors des audiences précédentes, le ministère public, représenté par le premier substitut du procureur spécial, Armand Donald Reagan Houngbè, avait requis deux ans de prison ferme et deux millions de francs CFA d’amende à l’encontre du prévenu. Il lui est reproché un manque de réserve dans ses prises de parole et d’avoir recensé des personnalités clés de l’État dans le but présumé de fomenter un coup d’État. Le parquet a donc demandé à la Cour de retenir les infractions d’incitation à la rébellion et de harcèlement par voie électronique. Camille Amoussou, poursuivi dans le même dossier, aurait pu bénéficier d’une relaxe, selon les réquisitions du ministère public.
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