En 2017, le gouvernement béninois, sous la houlette du président Patrice Talon, a initié une réforme majeure de la gestion du parc automobile de l’État en adoptant le leasing (location à longue durée) comme mode d’acquisition des véhicules administratifs.Cette décision visait à rationaliser les dépenses publiques et à lutter contre les dérives observées dans la gestion des biens de l’État. Sept ans plus tard, il est pertinent d’évaluer les résultats de cette politique. Avant 2017, la gestion du parc automobile de l’État était caractérisée par des dépenses exorbitantes et une utilisation inefficace des ressources. Entre 2014 et 2016, l’acquisition des véhicules, leur entretien et l’achat de carburant ont coûté respectivement de gros montants à l’État. Face à cette situation, le gouvernement a opté pour le leasing, permettant à l’administration de disposer de véhicules neufs, entretenus aux frais du fournisseur, tout en bénéficiant de la garantie du constructeur pendant la durée du contrat. Cette formule devait induire une réduction substantielle des charges de fonctionnement de l’État. Mais qu’en est-il à l’arrivée ? Difficile pour le moment de répondre à cette question.
Les avantages escomptés et les défis rencontrés
Le leasing présentait plusieurs avantages pour l’État béninois. On peut citer la réduction des coûts,lamodernisation du parc, la transparence et la traçabilité. En externalisant l’entretien et la maintenance des véhicules, l’État espérait diminuer les dépenses liées à la gestion du parc automobile. Le leasing permettait de renouveler régulièrement les véhicules, assurant ainsi une flotte moderne et fonctionnelle. La contractualisation avec des prestataires privés devait améliorer la gestion et le suivi des véhicules administratifs. Malgré les intentions louables, la mise en œuvre du leasing a rencontré plusieurs obstacles au Bénin. Des voix se sont élevées pour dénoncer l’opacité entourant les contrats de leasing, notamment en ce qui concerne le nombre de véhicules loués, les montants engagés et les entreprises bénéficiaires. Dans un entretien accordé à un média en ligne, le 2ème vice-président du parti d’opposition Les Démocrates déclarait sur la question: « Nous avons posé une question avec débat sur la mise en œuvre du leasing des véhicules administratifs. Une réforme qui a été pratiquée pendant, je crois, sept ans par le gouvernement. Au départ, on nous a dit que c’était la meilleure manière de gérer le parking automobile national. Et qu’avant, c’était la gabegie, c’était la mal-gestion. Aujourd’hui, avec le leasing, ça va marcher. Mais sept ans après, on supprime et puis silence radio. On n’a pas idée de ce qui s’est passé. Est-ce que ça a marché? Est-ce que ça n’a pas marché? On supprime. Nous avons posé la question au gouvernement de savoir combien cette opération nous a coûté. Parce qu’il y a des bruits de couloirs qui nous disent que ça a été une vraie gabegie. Mais c’est quoi en réalité? Mais le gouvernement est incapable de répondre à cette question ».
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