Donald Trump : voici un des dangers qui plane sur l’économie américaine

© Carlos Barria, Reuters

Donald Trump a profondément transformé le visage de l’immigration américaine. Son administration a imposé des restrictions sévères, même à l’encontre de ressortissants de pays historiquement alliés. Des voyageurs britanniques, allemands, français et canadiens, porteurs de visas en règle, ont été détenus, interrogés de manière musclée, puis refoulés sans explication tangible. Certains ont été emprisonnés pendant des semaines dans des centres de détention. Plus grave encore, des migrants latino-américains, notamment vénézuéliens, ont été expulsés vers des pays tiers comme El Salvador, où ils ont été incarcérés dans des conditions opaques, fruit d’accords sécuritaires opaques entre gouvernements. Ces pratiques ont généré une onde de choc diplomatique, terni l’image du pays et suscité des critiques de la part d’ONG internationales.

Tourisme en berne : quand l’image de marque d’un pays fait fuir les visiteurs

Le climat hostile créé par ces mesures migratoires n’a pas seulement alimenté les tensions diplomatiques. Il a aussi eu des effets économiques concrets, notamment sur le tourisme. Les données récentes de la Bank of America montrent une baisse notable des dépenses dans les secteurs de l’hébergement, du transport aérien et des activités touristiques à travers le pays. Alors que les dépenses des touristes étrangers représentaient encore récemment 0,7 % du PIB américain – soit environ 215 milliards de dollars en 2024 – la contraction de cette activité devient alarmante. Une diminution de 10 % équivaut à une perte directe de 7 points de base sur le produit intérieur brut.

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Le problème est loin d’être anecdotique. Les compagnies aériennes, en première ligne face à cette baisse de la demande, ont d’ores et déjà révisé leurs prévisions pour l’année. Certaines entreprises rapportent une chute significative des réservations à destination des États-Unis, en lien direct avec les politiques migratoires perçues comme hostiles et les tensions commerciales accrues. La conjoncture est d’autant plus fragile que ces dépenses touristiques, à première vue secondaires, irriguent de nombreuses chaînes économiques locales : restaurants, hôtels, agences de voyage, musées, transports terrestres et commerces de souvenirs.

Un climat commercial et diplomatique qui rebute les consommateurs

L’hostilité migratoire n’est qu’un des aspects d’un climat général d’incertitude qui inquiète les consommateurs. L’actuel ralentissement des dépenses intérieures reflète également une peur croissante de la récession. Les ménages américains freinent leurs dépenses, influencés par les tensions géopolitiques et les messages contradictoires sur la santé de l’économie. L’imprévisibilité des relations commerciales avec les partenaires stratégiques, amplifiée par les annonces brutales de tarifs douaniers et un ton agressif envers des alliés traditionnels, a contribué à une perte de confiance généralisée.

Ce repli des échanges internationaux touche particulièrement les secteurs dépendants d’un flux constant de visiteurs étrangers et d’importations fluides. Les politiques mises en œuvre sous l’égide de Trump ont favorisé une forme d’isolement économique, parfois assumée, mais dont les effets se font désormais sentir bien au-delà du cercle des décideurs politiques. Les consommateurs étrangers, déconcertés voire dissuadés par l’instabilité réglementaire et la xénophobie institutionnalisée, réorientent leurs plans vers d’autres destinations jugées plus accueillantes.

Une économie fragilisée par l’effet domino

Les analystes estiment que l’impact global de cette contraction du tourisme et de la consommation liée pourrait atteindre entre 23 et 71 milliards de dollars, selon les données de LSEG et les calculs de Reuters. Ce n’est pas une simple déviation statistique, mais un signal d’alerte. Dans une économie où la perception joue un rôle crucial, la défiance s’installe vite et se propage comme une traînée de poudre. Moins de touristes signifie moins de revenus pour des milliers de PME, moins d’emplois saisonniers et moins de recettes fiscales locales. Un hôtel vide à New York, un avion à moitié plein vers Los Angeles, un parc d’attractions déserté en Floride : autant d’illustrations concrètes de cet effet domino.

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Ce repli économique provoqué indirectement par des décisions politiques s’ajoute aux incertitudes persistantes liées à la situation mondiale. Les États-Unis, dont le PIB s’élevait à 23,53 billions de dollars au premier trimestre 2025, ne sont pas à l’abri d’un ralentissement plus marqué. Et si l’économie reste résiliente sur d’autres fronts, le poids du tourisme et des services liés à la mobilité internationale ne saurait être négligé.

Le cas du recul touristique est emblématique de ce qui pourrait devenir un talon d’Achille pour l’économie américaine. En voulant redessiner les contours de la souveraineté nationale à coup de murs, de contrôles et de politiques d’exclusion, l’administration Trump a semé une méfiance qui coûte désormais cher. L’économie moderne ne se limite pas à la production de biens : elle repose aussi sur la circulation des personnes, des idées, et de la confiance. Ce que les chiffres révèlent aujourd’hui n’est peut-être que le début d’un malaise plus profond. Si la tendance se confirme, le voyage vers l’« America First » risque d’être bien plus coûteux que prévu.

2 réponses

  1. Avatar de The Atlantean
    The Atlantean

    Le « Dumb Trump venait de célébrer les cent jours et plus de son administration. Et rien ne semble marcher économiquement tout au long avec sa politique intérieure. C’est bien le désordre économique et une administration en pèle-mêle. Une sale politique qui va viser le tourisme, on refoule les touristes, certains sont jetés en prison. La version 2.0 de Trump c’est de mettre le pays à sac et détruire tout sur son passage, avec une politique de caractère xénophobe. Je préfèrerais aller à la pêche à l’hameçon que d’aller visiter les USA.

    1. Avatar de GAFA
      GAFA

      Bien au contraire Messieu, tout va bien, les GAFA fonctionnent bien gafa_gafa, les automobiles électriques ont remonté et Tesla retrouve du profit
      Tout cela c’est du MAGA Maga
      GAFA

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