Maghreb: un pays veut augmenter ses exportations hors hydrocarbures

L’Algérie, comme de nombreux pays producteurs d’hydrocarbures, tire une part importante de ses revenus de l’exportation de ces ressources naturelles. Les hydrocarbures, principalement le pétrole et le gaz, sont des piliers essentiels pour l’économie nationale, apportant d’importantes devises. Cependant, face aux fluctuations du marché mondial de l’énergie et aux enjeux liés à la transition énergétique, le pays cherche à réduire sa dépendance à ce secteur en développant d’autres segments de son économie.

Dans cette dynamique, l’État algérien s’engage pleinement dans un projet ambitieux de diversification de ses exportations. Le gouvernement vise à augmenter les exportations hors hydrocarbures, avec l’objectif de doubler la moyenne annuelle pour atteindre 10 milliards de dollars d’ici 2029. Cette initiative fait partie d’une stratégie plus large pour diversifier l’économie nationale et réduire la vulnérabilité aux fluctuations des prix du pétrole et du gaz.

Cet objectif ambitieux a été réaffirmé par Kamel Rezig, ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, lors d’une rencontre avec les principaux exportateurs algériens. En 2024, 146 exportateurs ont réalisé un milliard de dollars en exportations, tandis que 80 exportateurs de services ont exporté pour un million de dollars. La réunion a permis de discuter des obstacles à la croissance des exportations et d’explorer des solutions concrètes pour améliorer la coopération entre l’administration et les acteurs économiques.

Les résultats obtenus entre 2020 et 2024 témoignent de l’efficacité des efforts de diversification : la moyenne des exportations hors hydrocarbures s’est élevée à 5 milliards de dollars par an, avec un pic de 7 milliards de dollars en 2022. Bien que des progrès notables aient été réalisés, les défis restent nombreux. Pour atteindre les 10 milliards de dollars, il est nécessaire d’intensifier l’intégration de l’Algérie dans les marchés internationaux, notamment en Europe, en Asie, en Amérique et en Afrique. Cela inclut la levée des barrières administratives et logistiques qui freinent encore l’expansion des produits algériens à l’étranger.

Afin d’atteindre cet objectif, plusieurs mesures ont été mises en place : simplification des procédures administratives, mise à jour des textes législatifs, accompagnement renforcé des exportateurs, ainsi qu’un soutien logistique et financier pour faciliter l’accès aux marchés étrangers. Le ministre a également abordé le problème des retards de paiement liés au Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), assurant que les arriérés de 2022, 2023 et 2024 seront réglés prochainement en coordination avec le ministère des Finances.

Malgré les défis, l’objectif reste ambitieux mais réalisable. Kamel Rezig se montre confiant, soulignant que si l’Algérie a pu atteindre 5 à 7 milliards de dollars d’exportations, elle peut également viser des chiffres plus élevés, à condition de renforcer la collaboration entre l’État et les opérateurs économiques. L’une des opportunités clés dans cette démarche est la Foire commerciale intra-africaine (IATF), qui se tiendra prochainement en Algérie. Cet événement est perçu comme une occasion unique pour les entreprises algériennes de décrocher une part des 44 milliards de dollars de contrats commerciaux prévus.

L’enjeu pour l’Algérie est désormais de réussir à se positionner plus efficacement sur les marchés mondiaux, tout en soutenant ses exportateurs à travers des réformes adaptées et un accompagnement constant. La prochaine rencontre avec les acteurs économiques, organisée par le Conseil du renouveau économique algérien (Crea), vise à définir les actions concrètes nécessaires pour atteindre ces objectifs et tirer pleinement parti des opportunités commerciales internationales.

1 réflexion au sujet de « Maghreb: un pays veut augmenter ses exportations hors hydrocarbures »

  1. ce n’est qu’en 2020 qu’on a commencé à établir une économie hors hydrocarbures, 60 années perdues, les dirigeants du passé n’ont fait aucun effort pour diversifier notre économie, Rabie oukilhoum.

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