Maghreb : Voici les investissements massifs attendus pour la Coupe du Monde

Depuis plusieurs décennies, les grandes compétitions sportives ne se limitent plus à l’enjeu strictement athlétique. Coupe du monde, Jeux olympiques ou CAN deviennent des moteurs de transformation pour les pays hôtes, qui y voient une occasion d’accélérer leurs plans de développement. Ces événements provoquent des investissements colossaux dans des secteurs aussi variés que les transports, le tourisme, les télécommunications ou encore la construction. Le Maroc, futur coorganisateur du Mondial 2030 avec l’Espagne et le Portugal, s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Le pays mobilise un effort financier inédit, dépassant les 320 milliards de dirhams, avec une répartition pensée pour moderniser l’ensemble des infrastructures et créer un maillage efficace entre les sites sportifs, les centres urbains et les zones touristiques.

Transports, tourisme et infrastructures numériques en mutation

Les projets liés à la mobilité représentent une part importante de cet effort. Le réseau ferroviaire connaîtra une extension majeure grâce à l’allongement de la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech, l’ajout de dessertes régionales et la connexion au nouveau port de Nador West Med. La route n’est pas en reste : près de 70 milliards de dirhams seront consacrés aux infrastructures gérées par le ministère de l’Équipement, avec des priorités claires en matière de voies express, d’autoroutes et de ponts. Du côté des airs, la flotte nationale devrait doubler d’ici 2030, tout comme les capacités des grands aéroports, dont ceux de Casablanca, Marrakech et Tanger, qui bénéficieront de chantiers d’agrandissement et de modernisation.

Le tourisme fait également l’objet d’un plan ambitieux. En vue de l’accueil des visiteurs attendus pour le Mondial, le pays prévoit de renforcer son offre d’hébergement en ajoutant 100 000 lits à la capacité actuelle, soit une progression d’environ un quart. Parallèlement, d’importants moyens seront alloués à la valorisation des sites et à la création d’activités culturelles et de loisirs pour renforcer l’attractivité des villes. Au-delà du confort physique, le Maroc mise aussi sur l’amélioration de sa connectivité numérique, avec pour objectif d’étendre la fibre optique à des millions de foyers, d’accroître la couverture 5G à hauteur de 70 %, et de garantir un débit minimal nettement supérieur à celui existant.

Des stades modernisés pour répondre aux normes internationales

La mise à niveau des infrastructures sportives constitue un autre pilier de la préparation. Un budget de 10 milliards de dirhams sera mobilisé après la CAN 2025 pour adapter les stades de Fès, Marrakech, Agadir et Casablanca aux exigences techniques de la FIFA. Certains équipements, comme ceux de Rabat et Tanger, auront été remis à niveau plus tôt. À l’échelle globale, près de 30 milliards de dirhams seront engagés dans l’ensemble du programme de rénovation, couvrant aussi bien les pelouses, les tribunes, les dispositifs de sécurité que les zones d’accueil pour les médias et les équipes.

L’ensemble de ces projets n’est pas exclusivement motivé par l’organisation de la Coupe du Monde. Nombre d’entre eux figuraient déjà dans les feuilles de route nationales, mais l’échéance de 2030 agit comme un accélérateur. Ainsi, les investissements dans les secteurs ferroviaires, aéroportuaires ou numériques trouvent une nouvelle dynamique, portée par l’urgence de livrer des équipements fonctionnels et compétitifs dans des délais serrés. Les autorités cherchent à s’assurer que les bénéfices de cette transformation perdurent au-delà de l’événement.

Selon une compilation effectuée par Medias24 à partir de données officielles, le total des fonds engagés dans le cadre de la préparation du Mondial 2030 s’élève à environ 322,4 milliards de dirhams. Cette somme, répartie sur plusieurs années et dans des secteurs variés, illustre l’ampleur du projet national en cours. Si les retombées économiques immédiates sont attendues, c’est surtout la capacité à renforcer les fondations du développement à long terme qui motive cette mobilisation exceptionnelle.

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