Dès son retour à la Maison-Blanche en 2025, Donald Trump n’a pas tardé à ressortir son arsenal protectionniste. À peine installé, il a rallumé la guerre commerciale transatlantique en frappant fort : 25 % de droits de douane sur l’acier, l’aluminium et les automobiles venus d’Europe, suivis d’une surtaxe généralisée de 20 % sur l’ensemble des produits européens. La France a vu plusieurs de ses fleurons économiques à nouveau pris pour cible. L’aéronautique, les vins et les spiritueux français, tous symboles du savoir-faire hexagonal, se retrouvent menacés par ce retour offensif à une politique de confrontation douanière. Ce durcissement n’est pas qu’un effet d’annonce : il annonce une stratégie d’escalade, et c’est désormais la fiscalité qui sert de nouvelle munition dans cette campagne de représailles.
Un projet de surtaxe aux relents de revanche
Au cœur de cette nouvelle offensive, un amendement discret mais explosif inséré dans la grande loi budgétaire américaine. Votée par la Chambre des représentants et actuellement examinée par le Sénat, cette mesure entend frapper au portefeuille les investisseurs étrangers détenant des actifs aux États-Unis. Le plan est simple : appliquer une surtaxe de 5 % dès la première année, avec une augmentation progressive jusqu’à atteindre 20 % en 2028. Mais cette mesure ne vise pas tout le monde de manière égale. Elle s’attaque prioritairement aux ressortissants de pays jugés coupables de pratiques fiscales jugées hostiles à l’égard des entreprises numériques américaines. En clair : la France et d’autres pays européens ayant instauré une taxe sur les services numériques sont les principales cibles.
Dans l’esprit de Trump, ce dispositif ressemble moins à un outil de justice fiscale qu’à un instrument de représailles déguisées. La réforme, en apparence technique, repose sur une logique binaire : punir ceux qui, selon lui, pénalisent les géants américains du numérique comme Google ou Amazon en taxant leurs activités locales. Pour Trump, ces initiatives européennes sont perçues comme des provocations économiques nécessitant une réponse directe. Ainsi, sous couvert de rééquilibrage fiscal, le président prépare en réalité une opération de représailles structurée, méthodique, qui pourrait bouleverser les investissements croisés entre les États-Unis et l’Europe.
La France en ligne de mire, les relations transatlantiques sous tension
Parmi les pays les plus exposés, la France est ciblée pour avoir récemment adopté une taxe spécifique de 5 % sur les géants du numérique — principalement les GAFAM. Déjà malmenée par les surtaxes douanières sur ses produits d’exportation, elle risque maintenant de voir ses entreprises et ses investisseurs lourdement sanctionnés pour leurs opérations aux États-Unis. Ce double front — commercial et fiscal — dessine une stratégie délibérée d’affaiblissement de l’influence économique française sur le sol américain. À travers cette attaque ciblée, Trump adresse un message clair : toute tentative de limiter la domination des entreprises américaines dans le numérique sera payée au prix fort.
Cette réforme fiscale, si elle est adoptée par le Sénat, pourrait redessiner la géographie des flux de capitaux internationaux. Les investisseurs pourraient hésiter à maintenir des positions aux États-Unis de peur d’une fiscalité punitive, et les entreprises françaises pourraient revoir leurs stratégies d’implantation. Au-delà des chiffres et des pourcentages, c’est la confiance même dans le climat des affaires entre les deux rives de l’Atlantique qui se retrouve ébranlée. Pour Trump, il ne s’agit plus seulement de rétablir un supposé équilibre commercial ; il s’agit de réaffirmer une souveraineté économique exclusive, quitte à fracturer des décennies de coopération.
Le bras de fer engagé par Donald Trump avec l’Europe, et en particulier avec la France, ne faiblit pas. La France, se retrouve une nouvelle fois ciblée. Et avec une escalade fiscale en cours, les prochains mois pourraient marquer un tournant décisif dans l’équilibre des relations économiques entre les États-Unis et leurs alliés historiques.
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