PIB : ce pays européen surprend ses alliés en pleine tempête

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Malmenée par une succession de secousses économiques, la Grande-Bretagne n’était pas attendue à pareille fête. Depuis la sortie de l’Union européenne, le pays a affronté des turbulences structurelles : inflation persistante, marché du travail sous tension, ralentissement des investissements et incertitudes liées à sa politique commerciale. L’onde de choc s’est amplifiée avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier, dont la stratégie tarifaire agressive — notamment envers les alliés traditionnels — a mis à l’épreuve la résilience de nombreuses économies européennes. Londres, bien que hors de l’UE, n’a pas échappé aux retombées de cette reconfiguration des échanges transatlantiques.

Dans ce contexte chargé, peu auraient misé sur une performance économique significative du Royaume-Uni au premier trimestre. Et pourtant, les chiffres récemment publiés bousculent les pronostics.

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Un moteur économique porté par les services et la reprise industrielle

L’économie britannique a affiché une progression de son produit intérieur brut plus marquée que celle de partenaires économiques majeurs, comme les États-Unis, le Canada ou plusieurs pays de la zone euro tels que la France, l’Allemagne ou l’Italie. Cette avancée ne repose pas sur un seul pilier : si le secteur tertiaire a été le premier levier de croissance, la production manufacturière a également contribué à l’élan, signe d’une reprise coordonnée des différents segments de l’activité.

Les services, moteur traditionnel de l’économie britannique, ont bénéficié d’une demande intérieure plus dynamique, alors que les indicateurs de confiance des entreprises sont en légère amélioration. Parallèlement, l’industrie a enregistré un retour de souffle après une phase de ralentissement, grâce notamment à une meilleure stabilité des chaînes d’approvisionnement et à une anticipation des risques douaniers. Cette double dynamique a permis au Royaume-Uni de prendre ses partenaires de court, en affichant une croissance plus solide que prévu.

Des choix politiques ciblés face à l’environnement mondial

Face aux tensions commerciales ravivées par Washington, Londres a opté pour une diplomatie économique proactive. Plutôt que d’entrer dans une logique frontale, le gouvernement britannique a négocié un accord spécifique avec les États-Unis, lui permettant d’alléger les effets des droits de douane imposés par l’administration Trump. Cette flexibilité stratégique a permis de préserver certaines filières sensibles tout en sécurisant des débouchés clés.

Parallèlement, le Royaume-Uni a signé un accord de libre-échange avec l’Inde, confirmant son ambition de redéfinir ses alliances commerciales après le Brexit. Ce repositionnement a aussi une portée symbolique : il témoigne d’une volonté de contourner les clivages traditionnels et de s’ouvrir à de nouveaux marchés à fort potentiel. Ces initiatives, combinées à une lecture réaliste des contraintes géopolitiques, ont permis à l’économie britannique de conserver une marge de manœuvre que d’autres pays, encore très intégrés aux structures européennes, peinent parfois à mobiliser.

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Ce début d’année encourageant reste cependant fragile. L’environnement mondial demeure imprévisible, les tensions commerciales ne sont pas près de s’apaiser, et l’impact de la politique monétaire britannique pourrait encore freiner la consommation. Mais pour l’heure, le Royaume-Uni semble avoir pris de vitesse ses alliés, là où peu l’attendaient.

Une réponse

  1. Avatar de Chafik ouici.
    Chafik ouici.

    Bravo au parti travailliste, qui saura juguler les efforts pour faire avancer l’économie du royaume uni.

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