L’administration américaine intensifie sa politique d’expulsion des migrants en situation irrégulière en multipliant les négociations bilatérales avec des pays tiers susceptibles d’accueillir ces personnes. Au-delà du Salvador, déjà engagé dans ce dispositif, le Rwanda et la Libye figurent désormais parmi les destinations envisagées pour ce programme controversé d’expulsions extraterritoriales, y compris pour des individus ayant un casier judiciaire.
Lors d’une récente réunion à la Maison-Blanche, le secrétaire d’État Marco Rubio a clairement exposé cette stratégie : « Je le dis sans ambages, nous recherchons activement d’autres pays pour accueillir les ressortissants de pays tiers. Et cela ne concerne pas seulement le Salvador. » Il a particulièrement insisté sur la volonté américaine de transférer des personnes jugées dangereuses, afin d’envoyer des criminels.
Des modèles d’accueil contrastés
D’après CNN, des pourparlers ont été engagés avec le Rwanda pour mettre en place un dispositif d’accueil de migrants ayant purgé leur peine aux États-Unis. Contrairement au modèle salvadorien, qui prévoit l’incarcération dans une prison de haute sécurité en échange d’une compensation financière, le Rwanda proposerait une intégration en société avec un accompagnement social comprenant allocation et aide à l’insertion professionnelle.
Parallèlement, des négociations seraient en cours avec la Libye pour établir un accord de « pays tiers sûr », permettant aux autorités américaines d’y transférer des demandeurs d’asile interceptés à la frontière. Cette option soulève de vives inquiétudes, alors que l’ONU et plusieurs organisations humanitaires dénoncent régulièrement les violations systématiques des droits des migrants en Libye, incluant travaux forcés et violences sexuelles.
Une stratégie conforme aux promesses de campagne
La position de l’administration américaine a été résumée sans détour par Marco Rubio : « Si vous voulez avoir de bonnes relations avec les États-Unis, vous devez reprendre vos ressortissants en situation irrégulière. » Avant d’ajouter, révélant la philosophie de cette politique : « Plus c’est loin de l’Amérique, mieux c’est. » Si aucun accord définitif n’a encore été conclu avec le Rwanda ou la Libye, ces démarches témoignent de la détermination américaine à externaliser la gestion des migrants indésirables, quelles que soient les préoccupations relatives aux droits humains.
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