Aviation : la Russie face à un grave problème

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Fin mai, une controverse a éclaté autour de S7 Airlines, la plus grande compagnie aérienne russe, lorsque le gouverneur de la région de Kemerovo a révélé publiquement les difficultés de la compagnie. Selon Ilya Seredyuk, S7 Airlines aurait dû annuler certains vols entre Moscou et Novokouznetsk en raison de problèmes d’approvisionnement en pièces détachées pour ses avions acquis à l’étranger.

Cette situation illustre une réalité déjà connue dans le secteur aérien russe. Fin 2024, des analyses du journal Kommersant indiquaient qu’environ la moitié de la flotte russe d’Airbus A320 et A321neo était immobilisée au sol pour des raisons techniques, soit 34 appareils sur un total de 66.

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Réponse officielle et explications alternatives

En réponse aux déclarations du gouverneur régional, S7 Airlines a rapidement publié un démenti. La compagnie a affirmé entretenir régulièrement sa flotte en utilisant uniquement des pièces certifiées de fournisseurs agréés, avec toute la documentation nécessaire. Selon S7, la suspension temporaire de la liaison Moscou-Novokouznetsk serait due à une augmentation significative des coûts d’exploitation liée à l’ouverture d’un nouveau terminal en février.

La compagnie explique que les tarifs aéroportuaires ont doublé depuis la mise en service de cette nouvelle infrastructure, rendant la liaison économiquement moins viable. Des négociations seraient en cours avec l’aéroport pour obtenir une réduction de ces tarifs. Cependant, l’aéroport de Novokouznetsk a également contesté cette explication.

Impact des sanctions internationales

Les sanctions occidentales ont imposé un embargo sur la fourniture d’avions, de composants et de services de maintenance aux compagnies russes. Les grands constructeurs comme Airbus et Boeing, ainsi que les motoristes tels que Pratt & Whitney, ont cessé toute coopération avec l’industrie aérienne russe.

Cette situation force les compagnies à adopter des stratégies de survie, notamment l’immobilisation d’une partie de leur flotte ou la cannibalisation d’appareils pour récupérer des pièces utilisables. Le gouvernement russe reconnaît ces difficultés : en avril, le ministre de l’Industrie Anton Alikhanov a révélé que des pièces d’avion d’une valeur de 500 millions de dollars restaient bloquées aux États-Unis. Malgré ces défis, S7 Airlines a annoncé la reprise progressive de ses vols vers Novokouznetsk à partir de juillet.

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