Les États-Unis ont déclenché, le 21 juin 2025, une attaque militaire coordonnée contre plusieurs centres nucléaires stratégiques en Iran. Appuyés par des bombardiers furtifs et des missiles de croisière, les Américains ont visé les installations de Fordow, Natanz et Ispahan. À Washington, le président Donald Trump s’est félicité d’avoir porté un coup « décisif » au programme nucléaire iranien, qu’il affirme avoir repoussé de plusieurs décennies. Toutefois, des rapports d’agences de renseignement américaines et de l’AIEA indiquent que les dégâts, bien que réels, n’auraient qu’un impact temporaire sur les capacités de Téhéran. Quelques jours après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a rompu le silence pour exposer sa lecture des événements.
L’Iran revendique l’initiative face à Washington
S’exprimant dans une vidéo relayée par les médias officiels iraniens ce jeudi, Ali Khamenei a vivement contesté le récit américain. Selon lui, les États-Unis ont échoué à obtenir un avantage concret malgré l’ampleur de leur opération. Il soutient que les frappes n’ont rien changé aux équilibres régionaux, et que l’Iran, loin d’avoir reculé, aurait au contraire renforcé sa position. Il affirme notamment que les représailles menées par son pays ont profondément déstabilisé les forces américaines et israéliennes dans la région, allant jusqu’à suggérer que l’État hébreu aurait vacillé sous le choc.
À travers ses propos, le guide suprême entend renverser la logique d’intimidation militaire américaine en affirmant que son pays a non seulement résisté, mais aussi répondu avec une efficacité suffisante pour en sortir renforcé. Il avance également que l’engagement direct des États-Unis dans cette confrontation prouve leur crainte d’un effondrement de leur allié israélien. Pour lui, ce sont les Américains qui se sont retrouvés sur la défensive, contraints d’intervenir pour éviter une défaite plus large de leurs partenaires.
Trump accusé de mise en scène politique
Ali Khamenei a également ciblé personnellement Donald Trump, l’accusant de dramatiser les résultats des bombardements pour des raisons politiques. Il dépeint un président soucieux de redorer son image auprès de l’opinion américaine et de ses soutiens internationaux, quitte à exagérer l’efficacité de ses décisions militaires. Pour Khamenei, les déclarations triomphantes de la Maison Blanche relèveraient davantage de la communication que de la réalité stratégique.
En opposant la sobriété de son propre discours à ce qu’il présente comme l’emphase américaine, le guide iranien cherche à se positionner comme l’élément stable d’une crise alimentée par les démonstrations de force de l’adversaire. Il insiste sur le fait que l’Iran, en dépit des frappes subies, n’a rien cédé de son indépendance ni de ses ambitions.
Un avertissement adressé à la région
Au-delà de la dénonciation de l’action américaine, Khamenei a formulé une mise en garde claire : toute nouvelle attaque contre l’Iran entraînera une réponse directe contre les bases américaines au Moyen-Orient. Cette déclaration, bien plus qu’un simple effet rhétorique, est une logique de dissuasion destinée à limiter toute tentative d’escalade. Il entend ainsi rappeler que l’Iran ne se laissera pas frapper impunément, et que les lignes rouges de Téhéran restent fermement tracées.
Ce message intervient à un moment sensible. Le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran reste fragile, et les tensions sont loin d’être apaisées. En prenant la parole à ce moment précis, Khamenei cherche à reconfigurer le récit de la confrontation en cours : ce n’est pas l’Iran qui vacille, mais ses adversaires, forcés de multiplier les coups pour maintenir un équilibre qu’ils ne contrôlent plus vraiment.
La réponse du guide suprême iranien, rendue publique dans la foulée du cessez-le-feu avec Israël, vise à délégitimer les affirmations de victoire américaine et à réaffirmer la capacité de résistance de l’Iran. Entre la guerre des armes et celle des récits, la bataille pour l’image de la puissance reste plus vive que jamais.
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