Dans de nombreux pays du monde arabe, les femmes n’ont longtemps eu qu’un accès limité aux cercles du pouvoir. Si certaines évolutions légales ont permis des percées symboliques, les postes à forte responsabilité, notamment dans la diplomatie, sont restés majoritairement masculins. Cependant, des pays comme la Tunisie tracent aujourd’hui une trajectoire différente. Ce pays, qui s’est distingué dès les premières années de son indépendance par une série de réformes en faveur des droits des femmes, consolide désormais cette dynamique sur le terrain des relations internationales. L’implication féminine dans la diplomatie ne relève plus seulement d’une volonté politique, mais d’un changement concret des pratiques institutionnelles.
Des diplomates tunisiennes aux postes clés sur plusieurs continents
À l’occasion d’un événement organisé ce mardi à Tunis pour saluer les parcours féminins dans la diplomatie, le chef de la diplomatie tunisienne, Mohamed Ali Nafti, a révélé que les femmes occupent actuellement plus d’un tiers des postes au sein du corps diplomatique national. Parmi elles, plusieurs dirigeantes de missions sont en poste dans des pays aussi influents que l’Inde ou encore la Finlande. Cette présence traduit une reconnaissance formelle des compétences acquises sur le terrain, mais également une volonté d’exporter une image d’un État moderne, capable de faire évoluer ses représentations au plus haut niveau.
Ces diplomates tunisiennes ne se contentent pas d’assurer une présence formelle à l’étranger. Elles pilotent des dossiers stratégiques, représentent leur pays dans des négociations complexes, et incarnent une diplomatie plus ouverte, plus réactive, souvent plus ancrée dans les enjeux humains contemporains. Leur manière d’exercer le métier rompt avec certaines logiques figées : elles imposent leur voix sans s’y substituer, adoptent des stratégies de dialogue plus fluides, et renforcent la visibilité tunisienne à l’international.
Une dynamique qui redéfinit les repères traditionnels
Ce tournant amorcé par la Tunisie n’est pas anodin. Il bouscule les équilibres régionaux en montrant qu’une diplomatie efficace peut aussi s’écrire au féminin. La visibilité croissante des femmes tunisiennes dans les relations internationales constitue un signal politique fort. Elle pourrait bien créer une forme d’émulation chez les voisins, encore hésitants à ouvrir ces bastions du pouvoir aux profils féminins.
Plus encore, ce renouvellement du visage diplomatique tunisien reflète une conviction profonde : la capacité à défendre les intérêts d’un pays ne dépend pas du genre, mais de l’expertise, de la rigueur et de la vision. À travers leurs fonctions, ces diplomates participent à redéfinir les contours d’une diplomatie plus agile et plus représentative, qui pourrait offrir à la Tunisie un positionnement renforcé sur l’échiquier international.



