Fortunes : Aliko Dangote cible désormais ce pays

Longtemps, le Nigeria a été dépendant de l’extérieur pour transformer son pétrole. Aliko Dangote a rompu avec cette logique. En construisant une gigantesque raffinerie sur les rives de l’Atlantique, il a changé la donne. Ce projet titanesque, unique en Afrique, a permis au Nigeria de regagner une forme de souveraineté énergétique, tout en créant des milliers d’emplois qualifiés. Ce coup de force n’a pas seulement fait de Dangote un acteur majeur de l’énergie sur le continent ; il l’a aussi positionné comme l’un des rares entrepreneurs africains capables d’aligner vision stratégique, capital privé et exécution industrielle.

Mais le ciment, les fertilisants et le pétrole ne suffisent plus. Pour le milliardaire, l’avenir s’écrit désormais à l’échelle du continent. Sa nouvelle destination : la Namibie. Une terre riche en potentiel, qui cherche à s’associer à des capitaines d’industrie capables de générer des activités locales à forte valeur ajoutée.

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Namibie : les regards tournés vers les industriels africains

Lors d’une visite officielle à Windhoek, Dangote a échangé avec la cheffe de l’État namibienne, Netumbo Nandi-Ndaitwah. À travers cette rencontre, les deux parties ont abordé les moyens de stimuler une collaboration économique directe entre Africains, en dehors des circuits traditionnels dominés par les puissances extérieures. Pour la présidente, la transformation locale n’est plus une option mais une urgence. Le pays veut capitaliser sur ses richesses, humaines comme naturelles, et ne plus se contenter d’exporter ses ressources à l’état brut.

Ainsi, l’expérience de Dangote dans la mise en place d’unités de transformation lourdes est perçue comme un levier concret pour enclencher une nouvelle phase de croissance. Le climat d’affaires en Namibie, relativement stable, associé à une stratégie claire de diversification énergétique — notamment dans les projets liés à l’hydrogène vert — offre un terrain favorable pour des investissements industriels à grande échelle.

Une ambition partagée pour l’économie africaine

Plus qu’une visite protocolaire, la présence du magnat nigérian à Windhoek reflète une convergence d’intérêts. D’un côté, une nation qui cherche des partenaires solides pour faire émerger un tissu industriel national. De l’autre, un entrepreneur panafricain désireux d’ancrer ses activités dans de nouveaux territoires africains. Ce type de rencontre ouvre la voie à des synergies concrètes, où les ressources locales sont combinées à l’expertise d’investisseurs du continent.

Pour Dangote, il ne s’agit pas uniquement de développer un nouveau marché, mais de participer à une vision où les grandes fortunes africaines réinvestissent dans des projets structurants au sud du Sahara. Ce mouvement pourrait inspirer d’autres figures de l’économie africaine à adopter la même logique : contribuer à bâtir un espace économique où les chaînes de production ne s’arrêtent plus aux frontières coloniales ou linguistiques, mais s’étendent selon les opportunités industrielles.

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Le pari est audacieux, mais porteur. Cette alliance potentielle entre le savoir-faire nigérian et la volonté namibienne de se projeter dans les industries d’avenir pourrait bien redessiner une partie du paysage économique de l’Afrique australe. Pour Dangote, la fortune ne se mesure plus seulement en chiffres, mais aussi en empreinte laissée sur le développement du continent.

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