Hydrogène vert au Maghreb : 7 projets industriels annoncés

L’hydrogène vert, produit à partir d’électricité issue de sources renouvelables, s’impose de plus en plus comme un levier clé pour réduire les émissions carbone, en particulier dans les industries difficiles à électrifier. Ce gaz propre, que certains qualifient de « pétrole du XXIe siècle », permettrait de stocker l’énergie excédentaire des installations solaires et éoliennes, de l’exporter sous forme transformée, et d’alimenter des usages multiples allant du transport maritime à la chimie lourde. Conscients de cette opportunité, plusieurs pays cherchent à s’imposer dans cette course technologique. Parmi eux, le Maroc avance à grands pas, en mobilisant ses ressources naturelles et en misant sur ses régions sahariennes pour accueillir une nouvelle génération de projets énergétiques d’envergure.

Trois régions ciblées pour accueillir les premiers pôles industriels

C’est lors d’une intervention à la Chambre des représentants, le lundi, que Leïla Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, a détaillé la stratégie adoptée. Elle a annoncé sept projets industriels liés à l’hydrogène vert. Ces projets, portés par six entités, visent à faire émerger des complexes capables de transformer l’électricité renouvelable en molécules exportables à haute valeur énergétique.

Selon les chiffres, les projets prévoient l’installation de 20 gigawatts d’énergie issue de sources renouvelables, avec près de 10 gigawatts réservés aux systèmes d’électrolyse. Ces volumes permettraient au Maroc de jouer un rôle important sur les marchés internationaux, tout en stimulant son développement industriel interne.

Un dispositif foncier structuré pour accompagner l’élan

Près d’un million d’hectares ont été repérés pour accueillir ces projets. Ce volet constitue l’un des éléments essentiels du dispositif, conçu pour garantir la stabilité et la pérennité des investissements.

La méthode retenue pour le déploiement de ces projets repose sur un processus encadré, avec une sélection rigoureuse des opérateurs. L’État souhaite offrir aux industriels une architecture claire et sécurisée, leur permettant de planifier à long terme. Cet effort de structuration se veut également un gage de confiance pour les investisseurs étrangers, qui recherchent des marchés dotés d’un cadre transparent et prévisible.

Un pari stratégique pour repositionner le Maroc sur la carte énergétique

Au-delà des chiffres, ces projets marquent un tournant stratégique. En investissant massivement dans les provinces du Sud, le Maroc entend valoriser ces territoires souvent éloignés des grands pôles économiques, et les intégrer dans une dynamique mondiale centrée sur l’énergie propre. Ce choix contribue aussi à redessiner la carte des flux énergétiques, en créant des corridors d’exportation potentiels vers l’Europe et d’autres régions.

Cet effort montre une vision plus large du développement durable, déjà exprimée à plusieurs reprises par le roi Mohammed VI, et traduite ici en décisions concrètes. À travers ce programme d’hydrogène vert, Rabat ambitionne de combiner attractivité économique, souveraineté énergétique et inclusion territoriale.

Les années à venir seront décisives pour juger de la capacité du Maroc à devenir un producteur de référence dans le domaine. Mais une chose est certaine : en matière d’hydrogène vert, le royaume est bien décidé à transformer son potentiel naturel en un atout stratégique.

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