Ce 16 juin 2025, le continent africain célèbre une fois de plus la Journée de l’Enfant Africain, un moment de commémoration et de réflexion sur les droits et le bien-être des enfants. Cette date est chargée d’histoire, rappelant le massacre de centaines d’enfants à Soweto, en Afrique du Sud, en 1976, qui manifestaient pour leur droit à une éducation de qualité dans leur propre langue.
Au Bénin, cette journée est l’occasion de dresser un bilan des avancées et de souligner les défis persistants pour garantir à chaque enfant un avenir digne. Le thème de la JEA 2025 est intitulé « Planification et budgétisation adaptées aux enfants ». L’objectif est d’identifier les défis auxquels sont confrontés les enfants en Afrique et d’encourager les États à évaluer leurs processus de planification et de budgétisation du point de vue de l’enfance.
Le Bénin a fait des progrès significatifs ces dernières années en matière de promotion des droits de l’enfant. L’engagement du gouvernement pour l’éducation est palpable, avec des efforts pour réduire les taux d’abandon scolaire, notamment chez les filles. L’accès aux soins de santé s’est également amélioré, contribuant à une baisse de la mortalité infantile. Des cadres législatifs et institutionnels, sont en place pour protéger les enfants contre la violence, l’exploitation et les abus. Les campagnes de sensibilisation contre les mariages d’enfants et les violences basées sur le genre portent leurs fruits, encourageant un changement progressif des mentalités.
Cependant, malgré ces avancées louables, la réalité pour de nombreux enfants béninois reste complexe. Des défis majeurs persistent et nécessitent une attention continue et des actions renforcées. La pauvreté, particulièrement en milieu rural, continue d’exposer des enfants au travail des mineurs, au détriment de leur scolarité et de leur développement. Le phénomène des enfants en situation de rue, bien que des efforts soient faits pour les réintégrer, reste une préoccupation majeure dans les grandes villes comme Cotonou ou Porto-Novo.
Par ailleurs, l’accès à une éducation de qualité reste un enjeu. Si le taux de scolarisation progresse, la qualité de l’enseignement, le manque d’infrastructures adéquates et le surpeuplement des classes dans certaines zones demeurent des obstacles. Il est crucial d’investir dans la formation des enseignants, l’amélioration des curricula et la fourniture de matériel didactique suffisant pour garantir un apprentissage effectif.
En cette Journée de l’Enfant Africain, le Bénin est appelé à renouveler son engagement. Il ne s’agit pas seulement de protéger l’enfant, mais de l’autonomiser, de lui offrir les outils nécessaires pour qu’il devienne un citoyen épanoui et un acteur du développement de son pays. Cela passe par une synergie d’actions entre le gouvernement, les organisations de la société civile, les partenaires au développement, les familles et les communautés. Chaque enfant béninois mérite une chance égale de réaliser son plein potentiel, et cette journée nous rappelle la responsabilité collective de bâtir un avenir où aucun enfant n’est laissé pour compte.



