La chaleur, autrefois associée à la saison estivale comme un désagrément passager, tend de plus en plus à devenir un défi structurel pour de nombreux pays. Le Maroc, pays du Maghreb aux climats contrastés, n’échappe pas à cette tendance. Depuis quelques années, la montée régulière des températures est perçue non plus comme un phénomène ponctuel mais comme un signal d’alarme climatique. Ce dimanche, plusieurs villes marocaines ont fait leur entrée dans un classement mondial peu enviable : celui des températures les plus élevées enregistrées dans la matinée. Une situation qui ne surprend plus vraiment les observateurs, tant la répétition de ces épisodes devient une norme inquiétante.
Trois villes marocaines dans le top mondial de la chaleur
Le site Eldorado Weather, spécialisé dans le suivi météorologique, a recensé dans la matinée de ce dimanche des pics de température dans différentes parties du monde. Parmi les 15 villes ayant atteint les niveaux les plus extrêmes, trois sont situées au Maroc. En tête du trio marocain figure Ben Guérir, qui a atteint 46,4 °C, se positionnant ainsi au 10ᵉ rang mondial. La ville de Kénitra suit avec 45,8 °C, occupant la 14ᵉ place. Enfin, Taroudant, avec un peu plus de 45 °C, clôt ce classement dominé par des villes du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique.
Cette présence marocaine aux côtés de villes comme Koweït City (48,3 °C), Al-Ahsa en Arabie Saoudite (48,8 °C), ou encore Al-Fahud dans le Sultanat d’Oman (47,2 °C), révèle une convergence climatique inquiétante entre des zones géographiques jusqu’ici perçues comme distinctes par leur régime thermique. Le Maroc, traditionnellement perçu comme ayant un climat méditerranéen au nord et désertique au sud, semble désormais pleinement intégré dans une dynamique de surchauffe régionale.
Entre signal d’alerte et enjeu de santé publique
Ces températures ne relèvent plus seulement de la météo mais deviennent une question de politique publique. À mesure que les seuils critiques sont franchis, les risques pour les populations augmentent : épuisement thermique, incendies, pénurie d’eau, dégradation des infrastructures. Pour les villes marocaines concernées, ces records s’ajoutent à une série de canicules de plus en plus rapprochées, avec des conséquences visibles sur l’agriculture, l’accès à l’eau et la santé des plus vulnérables.
Les vagues de chaleur sont aussi révélatrices des inégalités face au changement climatique. Alors que les habitants des grandes villes peuvent bénéficier, dans une certaine mesure, d’infrastructures climatisées ou de points d’eau publics, les zones rurales et les quartiers périphériques sont souvent livrés à eux-mêmes. Cela pose la question de la résilience des territoires face à des épisodes qui ne sont plus l’exception.



