Maghreb: deux accords clés avec la Turquie dans le secteur des transports

La dynamique de coopération entre le Maroc et la Turquie franchit une nouvelle étape avec la signature de deux mémorandums d’entente portant sur la sécurité routière et le développement des corridors maritimes. Conclus à Istanbul, en marge du Forum mondial sur la connectivité des transports, ces accords traduisent la volonté des deux pays d’élargir leurs domaines de collaboration stratégique en s’appuyant sur des priorités partagées.

Des routes plus sûres, inspirées du modèle turc

Conscient des défis que pose la circulation des personnes et des marchandises, le Maroc cherche à enrichir ses outils de prévention routière. Pour ce faire, le ministre marocain du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a engagé une coopération technique avec son homologue turc, Abdulkadir Uraloglu, pour puiser dans l’expérience turque. Cette dernière s’est forgée sur plusieurs années d’innovations en matière de gestion du trafic, de contrôle du transport de marchandises et de mise en place de systèmes intelligents. Le partenariat porte sur des volets techniques comme l’analyse des données d’accidents, la formation des conducteurs professionnels, ou encore l’amélioration de l’infrastructure numérique liée à la sécurité routière. Pour le Maroc, qui ambitionne de réduire les accidents graves sur ses axes nationaux, ces transferts de savoir-faire offrent un levier concret de transformation.

Cap sur la mer : ambitions partagées en matière navale

En parallèle des routes terrestres, la connectivité maritime occupe une place de plus en plus centrale dans les échanges bilatéraux. Le second protocole signé vise à explorer de nouvelles pistes pour moderniser la flotte nationale marocaine, en cohérence avec les orientations tracées par le Roi Mohammed VI lors de son discours pour la Marche Verte. La Turquie, qui a développé une industrie navale compétitive, notamment dans la construction de porte-conteneurs et le développement de hubs portuaires intégrés, apparaît comme un partenaire naturel dans ce domaine. Ce rapprochement maritime entre Rabat et Ankara pourrait aussi faciliter la création de lignes régulières reliant les ports marocains aux centres logistiques turcs, avec à la clé des gains en temps et en coût pour les exportateurs des deux pays.

Istanbul, carrefour des ambitions africaines et eurasiatiques

Le Forum mondial sur la connectivité des transports, qui a servi de cadre à la signature des deux accords, met en lumière un point de convergence entre le Maroc et la Turquie : leur volonté d’être des carrefours régionaux. Réunissant ministres, bailleurs de fonds, industriels et spécialistes de la logistique, l’événement a permis de discuter des enjeux pratiques liés à la transition énergétique, à l’innovation technologique et à l’optimisation des réseaux de transport. Dans cette optique, les accords signés ne relèvent pas seulement d’une logique bilatérale, mais traduisent aussi une posture géopolitique : celle de deux pays qui entendent peser davantage dans la reconfiguration des routes commerciales reliant l’Afrique, l’Europe et l’Asie. À travers ce type de partenariats ciblés, le Maroc consolide son positionnement sur la scène des échanges multimodaux, tout en capitalisant sur l’expertise d’un acteur régional reconnu pour sa maîtrise des infrastructures de transport.

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