Maghreb : un important centre de recherche annoncé

Connu mondialement pour ses systèmes de gestion de bases de données et ses solutions cloud à grande échelle, Oracle opère une transformation stratégique : au lieu de concentrer ses efforts uniquement dans la Silicon Valley ou sur les marchés traditionnels d’Amérique du Nord et d’Europe, l’entreprise multiplie les investissements dans des régions aux perspectives de croissance rapide. La société a ouvert à Casablanca, le 17 juin, un centre de recherche et développement. C’est un projet qui vise à faire du Maroc un maillon central de sa chaîne d’innovation.

Loin d’être une simple implantation commerciale, « Oracle Maroc R&D » se présente comme un levier d’innovation tourné vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Le Maroc, avec sa position géographique avantageuse et son réservoir croissant de compétences technologiques, devient pour Oracle une plateforme idéale pour concevoir et diffuser des solutions numériques adaptées aux spécificités régionales. Selon Craig Stephen, vice-président exécutif de l’entreprise, ce projet incarne la volonté d’Oracle de miser sur un modèle d’innovation distribué, en s’appuyant sur les talents locaux pour concevoir des technologies à fort impact.

Un moteur de formation et de croissance de l’emploi

Le centre, dont la capacité est appelée à croître rapidement, prévoit d’accueillir chaque année plus de 300 stagiaires issus de filières techniques et numériques. Cette dimension pédagogique s’accompagne d’un objectif clair : atteindre un effectif de 1 000 collaborateurs d’ici fin 2027, avec une répartition territoriale qui dépasse les frontières de Casablanca. Oracle entend ainsi faire émerger de nouveaux pôles de compétence dans d’autres villes du royaume, en attirant des profils venus d’horizons variés.

La montée en charge devrait être progressive, avec une première étape fixée à 600 collaborateurs à plein temps d’ici 2025. Ce plan montre la volonté de renforcer la souveraineté technologique du pays, en misant sur la formation, la rétention des talents et l’exportation de solutions innovantes. Le centre ambitionne de fonctionner comme une usine de savoirs, produisant des technologies destinées à répondre aux enjeux locaux tout en restant compatibles avec les standards internationaux.

Un alignement stratégique avec les priorités numériques du Maroc

Le lancement du centre s’intègre dans les grandes orientations de la stratégie « Maroc Digital 2030 », qui vise à structurer une économie reposant sur les services numériques, la donnée et l’innovation. Lors de l’inauguration, la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a souligné que ce centre représentait un outil concret pour faire du royaume un acteur technologique influent à l’échelle du continent africain.

De son côté, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a mis l’accent sur la convergence entre les ambitions marocaines en matière de transformation numérique et la stratégie d’un acteur international tel qu’Oracle. Pour lui, cette coopération est un partenariat nouveau, où les intérêts industriels et les politiques publiques se rejoignent pour créer un écosystème numérique robuste et compétitif.

Cette initiative symbolise une nouvelle ère de codéveloppement technologique. Le Maroc n’est plus seulement un terrain d’application ; il devient un centre de conception. Le nouveau site de Casablanca, à la croisée des continents, pourrait bien devenir l’un des points d’émergence de la prochaine génération de solutions numériques africaines.

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