Alors que de nombreux pays africains cherchent à diversifier leurs sources d’énergie face aux défis croissants liés à l’industrialisation, à l’urbanisation rapide et aux exigences d’indépendance énergétique, l’option nucléaire gagne du terrain sur le continent. Du Ghana à l’Afrique du Sud, en passant par le Niger ou le Rwanda, les projets liés à l’énergie atomique se multiplient, portés par des partenariats internationaux, notamment avec la Russie, la Chine et la France. Le Mali, confronté à d’importantes coupures d’électricité et à une instabilité énergétique, rejoint désormais ce cercle de pays en quête de solutions durables, en jetant son dévolu sur le nucléaire civil.
Une rencontre de haut niveau au Kremlin
Le président de la transition malienne, le général Assimi Goïta, s’est rendu à Moscou pour un entretien prolongé avec Vladimir Poutine. Cette entrevue s’est conclue ce lundi, par la signature de plusieurs accords, dont un portant sur le développement de l’énergie nucléaire au Mali. Si les relations commerciales entre les deux pays demeurent encore peu développées, cet engagement marque une volonté d’ouverture vers de nouveaux axes de collaboration.
Du côté russe, le président Poutine a souligné l’évolution positive des échanges avec Bamako, tout en relevant leur faible volume actuel. La rencontre a été l’occasion de tracer de nouvelles perspectives, notamment autour de projets liés à l’énergie, aux infrastructures et à la formation scientifique. L’accord sur le nucléaire vise à jeter les bases d’un transfert de savoir-faire, dans un cadre de coopération technique et industrielle.
Une ambition énergétique à visée stratégique
Pour les autorités maliennes, l’accès à l’énergie atomique civile représente bien plus qu’un simple projet technique. Il s’agit d’un levier pour répondre aux pénuries chroniques d’électricité, mais aussi d’un outil politique destiné à affirmer l’autonomie du pays dans ses choix de partenariats. En se tournant vers Moscou, Bamako diversifie ses appuis extérieurs et renforce une relation bilatérale qui s’est intensifiée ces dernières années, notamment sur les plans sécuritaire et diplomatique.
Ce rapprochement nucléaire traduit également une volonté de projection dans l’avenir, au moment où l’énergie est devenue un facteur central de développement. L’objectif à long terme serait de garantir un approvisionnement stable en électricité, à la fois pour les foyers et pour les secteurs économiques essentiels.
Le Mali rejoint une dynamique continentale
Ce nouvel accord s’insère dans un mouvement plus large où plusieurs pays africains ont amorcé des démarches similaires. L’Égypte a lancé la construction de sa première centrale nucléaire avec l’appui de la Russie, tandis que le Ghana, le Nigeria ou encore le Kenya multiplient les initiatives en ce sens. Le continent africain voit dans le nucléaire une solution potentielle aux limites des énergies fossiles et à la variabilité des ressources renouvelables.
La coopération entre le Mali et la Russie dans le domaine nucléaire pourrait donc ouvrir la voie à de nouvelles formes de partenariat, tant sur le plan énergétique que géopolitique. Cette orientation témoigne d’une volonté de transformation profonde. Si les défis à venir sont nombreux – techniques, financiers, environnementaux – le signal envoyé par cette entente est fort : Bamako entend s’installer sur la carte énergétique mondiale par de nouvelles voies.
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