Nucléaire : la France franchit un nouveau pas décisif

L’exécutif français a franchi une étape cruciale dans sa stratégie énergétique en signant le contrat de filière nucléaire pour 2025-2028. Cette signature, effectuée le 10 juin lors des journées sectorielles de Massy, concrétise définitivement le projet EPR2, qui prévoit la construction de six installations de haute puissance d’ici la fin des années 2030.

Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, a souligné l’importance de cette vision à long terme tout en insistant sur les impératifs de performance industrielle. L’objectif principal est d’optimiser les coûts de production tout en respectant strictement les échéances fixées. Éric Lombard, ministre de l’Économie, a quant à lui mis l’accent sur le rôle central de l’énergie nucléaire dans la transition environnementale et le maintien de la compétitivité industrielle nationale.

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Calendrier et implantation des futures centrales

Le programme EPR2 concrétise les engagements présidentiels de février 2022, lorsque Emmanuel Macron avait annoncé son projet de six nouveaux réacteurs avec une possibilité d’extension à quatorze unités supplémentaires. La planification prévoit une construction par phases : les premiers équipements seront installés à Penly en Seine-Maritime, suivis par les sites de Gravelines dans le Nord et du Bugey dans l’Ain. Cependant, le calendrier initial a été ajusté, repoussant la mise en service du premier réacteur de 2035 à 2038.

Les estimations financières révèlent une inflation significative des coûts depuis les premières évaluations. Initialement chiffré à 51,7 milliards d’euros en 2022 aux conditions de 2020, le budget s’établit désormais à 67,4 milliards, atteignant même 79,9 milliards aux standards de 2023 selon les analyses de la Cour des comptes.

Mécanisme de financement et projets complémentaires

Le modèle économique retenu s’appuie sur un système de prix garanti plafonné à 100 euros par mégawattheure. Ce dispositif fonctionne selon un principe de vases communicants : lorsque les tarifs de marché dépassent ce seuil, EDF reverse l’excédent à l’État ; dans le cas contraire, l’État compense l’électricien. Parallèlement, l’accord inclut également le développement de mini-réacteurs modulaires dont le déploiement est programmé pour le début des années 2030, ainsi que la maintenance du parc existant en respectant les normes de sécurité nucléaire.

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