Lancé en décembre 2021, le Train Express Régional (TER) de Dakar s’est imposé comme un pilier de la mobilité urbaine sénégalaise, enregistrant plus de 22 millions de passagers en 2024. Avec des pics dépassant les 500 000 usagers hebdomadaires, cette infrastructure moderne incarne une réponse concrète aux embouteillages chroniques de la capitale. Mais cette avancée vient de subir une perturbation inquiétante. Les 13 et 14 juin, des actes de sabotage ont visé les systèmes de signalisation, provoquant des retards massifs et désorganisant la routine de milliers de voyageurs.
Une attaque coordonnée contre le réseau
Deux jours de perturbations majeures ont suffi pour révéler la vulnérabilité d’un système pourtant conçu pour garantir fiabilité et ponctualité. Des équipements vitaux ont été intentionnellement détériorés, selon un communiqué conjoint de la SETER et de la SENTER, qui dénoncent des faits « inacceptables ». Ces incidents ont nécessité des réparations coûteuses et urgentes, interrompant partiellement le service et suscitant de vives critiques sur les réseaux sociaux. Pour les autorités, l’ampleur et la précision des actes indiquent une volonté de nuire, au-delà du simple vandalisme.
Vers une réponse judiciaire et sécuritaire
Face à la gravité des faits, une enquête a été immédiatement déclenchée pour déterminer les responsabilités. Les forces de l’ordre travaillent à identifier les auteurs, leurs motivations et d’éventuelles complicités. Ces événements relancent le débat sur la sécurisation des infrastructures publiques, à un moment où le TER devait étendre ses services vers l’aéroport Blaise Diagne. Plus qu’un acte isolé, ce sabotage interroge sur les tensions sociales et politiques qui pourraient trouver dans les symboles de l’État des cibles privilégiées. Les conclusions attendues devront clarifier si ce coup porté au rail sénégalais relève d’une stratégie coordonnée ou d’une dérive individuelle.



