Sénégal : Leader africain de la régulation électrique, selon la BAD

Photo de Nikola Johnny Mirkovic sur Unsplash

C’est un grande victoire de la Commission de Régulation du Secteur de l’Électricité (CRSE). Des mois de travail technique et de réformes, sont récompensés par la première place du Sénégal au classement 2024 de l’Electricity Regulatory Index (ERI), publié par la Banque africaine de développement. Avec un score de 0,892 sur 1, le pays de la téranga partage la tête du palmarès avec le Kenya, devançant 41 autres pays africains. Cette reconnaissance traduit une évolution concrète dans la gouvernance du secteur, alliant encadrement tarifaire, transparence des opérateurs et amélioration de la performance des réseaux.

Des textes mieux appliqués pour des services plus fiables

Le classement repose sur des critères stricts allant de la qualité des lois encadrant l’électricité à leur application effective, jusqu’aux résultats observés sur le terrain. Ce n’est pas seulement la modernisation des textes qui est saluée, mais leur mise en œuvre, souvent considérée comme le talon d’Achille de nombreuses institutions africaines. Le Sénégal a, ces derniers mois, revu plusieurs dispositifs pour rendre plus prévisible et moins arbitraire le fonctionnement du secteur : limitation des hausses tarifaires incontrôlées, renforcement du contrôle sur les délégataires de service public et incitations à la performance énergétique. Cette dynamique vise à garantir aux citoyens un accès plus stable et à un coût maîtrisé, enjeu de taille pour un pays encore confronté à des coupures et des tensions sur la demande.

Publicité

Une ambition régionale via l’initiative Mission 300

La distinction obtenue ne se limite pas à un trophée national. Elle renforce le positionnement du Sénégal comme acteur moteur dans le chantier continental de l’accès à l’énergie. À travers l’initiative « Mission 300 », appuyée par la Banque africaine de développement, Dakar participe activement à l’objectif d’électrification de 300 millions de personnes d’ici 2030. Le vice-président Énergie de la BAD, Dr Kevin Kariuki, y voit un exemple à suivre : selon lui, ce sont les règles bien conçues et effectivement respectées qui permettent aux États d’élargir l’accès, d’améliorer la fiabilité des services et de contenir les prix pour les populations.

Cette performance constitue aussi un signal adressé aux investisseurs. Un cadre réglementaire robuste et prévisible attire davantage les capitaux, condition essentielle pour moderniser les infrastructures et accompagner les transitions énergétiques à venir. Reste désormais à maintenir cette dynamique, tout en intégrant les défis de demain : autonomie énergétique, déploiement des énergies renouvelables et couverture des zones rurales encore peu desservies.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité